Les Quatre Fantastiques : Premiers Pas – Plutôt un « Solide Trois » qu’un vrai renouveau…

CRITIQUE CINÉMA – Nous avons découvert aujourd’hui la toute nouvelle tentative de Marvel de relancer sa première équipe de super-héros, et il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour comprendre : ce retour des Quatre Fantastiques ne révolutionnera pas le genre. Malgré l’univers rétro-futuriste léché de Matt Shakman, un casting de haute volée et la bande-son énergique de Michael Giacchino, le film reste au mieux un travail honnête, jamais le grand événement tant espéré. Certes, certaines scènes émergent – notamment une Sue Storm incarnée avec panache par Vanessa Kirby –, mais le récit reste superficiel, l’évolution des personnages limitée et les grands dilemmes éthiques à peine effleurés. Résultat : cette nouvelle version n’est qu’une demi-réussite.

 

« Nous vous protégerons », promet Reed Richards, incarné par Pedro Pascal, à une meute de journalistes alors que les Quatre Fantastiques rentrent d’une mission galactique qui a tourné au fiasco. Officiellement, il fait référence à la menace de Galactus, le dévoreur de mondes, mais on comprend vite qu’il s’agit aussi d’un clin d’œil à l’état actuel du Marvel Cinematic Universe, toujours à la recherche d’un nouveau souffle – et comme tout spectateur, on sent bien que la franchise joue ici son va-tout.

 

 

Pris au piège des attentes Marvel

 

Après la réception plus que tiède de Captain America : Le Nouveau Monde et de Thunderbolts, Les Quatre Fantastiques : Premiers Pas débarque avec un poids énorme sur les épaules. Pourtant, le début est étonnamment confiant : la réalité alternative de la Terre-828 s’impose d’emblée, en marge de la fameuse « Chronologie Sacrée » de Marvel. Le film expédie l’origine de l’équipe dans un montage aussi vif qu’efficace, puis enchaîne sur quatre années de hauts faits, compilés façon bande-annonce – du rythme, de l’action, mais peu de profondeur.

Matt Shakman (déjà derrière WandaVision) construit un univers Marvel haut en couleurs, quelque part entre les sixties élégantes de Mad Men et l’optimisme technologique des Jetson. Sitôt l’univers posé, Reed Richards se retrouve confronté à un défi inattendu : Sue Storm lui annonce sa grossesse. Pour les connaisseurs, la mention de Franklin Richards laisse présager une toute nouvelle dynamique – et des enjeux dépassant largement la cellule familiale.

 

 

Sous l’ombre d’une menace cosmique

 

On se doute bien que la vie de famille ne sera pas au cœur du récit : Shalla-Bal, alias le Surfeur d’Argent (interprétée par Julia Garner), vient vite annoncer l’arrivée imminente de Galactus (Ralph Ineson, voix imposante à l’appui). Cette fois, le dévoreur de mondes n’est pas une vague nuée d’effets spéciaux, mais bénéficie d’une vraie présence, même si son temps de parole reste limité. L’enjeu est colossal : si les Quatre Fantastiques échouent, la Terre disparaît. Pedro Pascal campe un Reed Richards à la fois brillant et fébrile, anxieux à l’idée de devenir père. Ebon Moss-Bachrach, dans la peau de La Chose, séduit par son humanité, tandis que Joseph Quinn, en Johnny Storm, est sympathique sans parvenir à égaler le charisme de Chris Evans dans les adaptations Fox.

 

 

Sue Storm, nouvelle icône de Marvel

 

La grande révélation, c’est Vanessa Kirby : Sue Storm s’impose non seulement comme la voix de la raison mais aussi comme une stratège hors pair et une véritable leader. Sa grossesse ne fait que renforcer sa puissance et la prestation de Kirby hisse d’emblée le personnage parmi les figures majeures de l’univers Marvel. L’équipe se retrouve confrontée à un choix impossible après une négociation désastreuse avec Galactus : sauver leur famille ou l’humanité tout entière. Hélas, quand le récit atteint ce point critique, il se défile ; Reed préfère se replier dans son laboratoire que d’assumer un vrai rôle de chef, et la narration s’enlise alors qu’on attendait justement un sursaut héroïque. S’ensuivent fuite, tergiversations, attente – pile au moment où le MCU aurait eu besoin d’un nouveau leader crédible.

 

 

Drames intimes et occasions manquées

 

Le film brille vraiment dans ses scènes plus intimes – comme les maladresses de Reed au volant – mais perd toute intensité dès qu’il s’agit de sauver le monde. Au 37e film du MCU, difficile de s’enthousiasmer encore pour une nouvelle apocalypse, même si l’absence d’interconnexions lourdes avec d’autres sagas pourra sembler rafraîchissante aux fans fatigués. Galactus, au moins, incarne enfin une vraie menace, alors que Shalla-Bal finit reléguée à un rôle d’outil narratif sans relief, quasi oubliée dans le dernier acte du film.

 

 

Marvel version automatique : du style, de la nostalgie, mais pas de révolution

 

Si l’on prend du recul, Les Quatre Fantastiques : Premiers Pas s’avère une aventure Marvel solide mais jamais exceptionnelle. Le dernier acte va droit au but, la résolution laisse sur sa faim, et l’ensemble manque d’éclat. Ce qui sauve le film : la dynamique entre Kirby et Pascal, la bande-son enlevée de Giacchino, et le New York ultra-référencé de Shakman et Farahani, qui rendent un bel hommage à Jack Kirby. Fantastique ? Par moments seulement. Pour Marvel, en 2025, proposer un film simplement « satisfaisant » relève presque de la performance.

-Gergely Herpai « BadSector »-

Les Quatre Fantastiques : Premiers Pas

Direction - 7.1
Acteurs - 6.8
Histoire - 5.2
Visuels/Musique/Sons/Action - 7.8
Ambiance - 6.8

6.7

CORREKT

Les Quatre Fantastiques : Premiers Pas séduit par sa réalisation et sa bande-son, offre parfois de beaux moments de jeu, mais n’atteint ni la profondeur émotionnelle ni la force narrative des grands classiques Marvel. Les scènes intimistes fonctionnent, mais les grands enjeux n’emportent plus l’adhésion. Les fans y trouveront leur compte, mais la prochaine révolution du MCU attendra encore.

User Rating: Be the first one !

Spread the love
Avatar photo
BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)