Huawei a récemment lancé ses nouveaux écouteurs open-fit, conçus dans l’esprit des anciens EarPods ou des AirPods standards – autrement dit, ils ne s’enfoncent pas complètement dans le conduit auditif, ce qui les rend plus confortables pour ceux qui n’aiment pas la sensation intra-auriculaire.

Le design du boîtier et des écouteurs a également été revu, et à première vue, cela paraît un peu étrange, presque extraterrestre, mais je respecte le fait que Huawei ait osé bousculer une tendance devenue monotone et ennuyeuse.

À cela s’ajoutent des caractéristiques techniques impressionnantes : conception à double transducteur, plage de restitution audio de 14 Hz à 48 kHz, double connexion, ainsi qu’un contrôle par tapotement et glissement pour un contrôle total. La grande question : la promesse est-elle tenue ?

Les FreeBuds 6 offrent un excellent support des codecs, ce qui permet d’en profiter aussi bien sur Apple (AAC) que sur Android (LDAC). Le L2HC4.0, cependant, reste une exclusivité Huawei, fonctionnant uniquement sur les appareils équipés d’EMUI15. Il est frappant de constater que les écouteurs ne prennent pas en charge les codecs LHDC et aptX, mais au vu de la concurrence actuelle, cela manque peu – à part peut-être pour les gamers qui regretteront l’absence de LHDC à faible latence.

Design et couleurs

Les Huawei FreeBuds 6 se distinguent d’emblée. Le boîtier de charge adopte une forme d’œuf aplati, avec une finition mate très lisse – on dirait un objet sorti tout droit d’un vieil épisode de Star Trek. Même le couvercle est coupé en biais, ce qui fait qu’absolument rien ne ressemble à ce qui existe déjà sur le marché. La forme et la finition du boîtier garantissent qu’il glisse facilement dans n’importe quelle poche.

Les surprises ne s’arrêtent pas là : les écouteurs eux-mêmes affichent une forme étrange, sans embout en silicone comme on peut l’attendre d’un open-fit. Mais au bout de la tige, on trouve un petit « tonneau », ce qui donne à l’ensemble une forme presque sablier. Oui, je l’avoue, il faut s’y habituer. Huawei innove ici, et présente ce produit comme un accessoire de mode et de style de vie – c’est le marché qui décidera si cela séduit.

La boîte contient également deux types de « manchons » en silicone pour les écouteurs. Ceux qui ont des lobes d’oreille plus larges bénéficieront ainsi d’un meilleur ajustement et d’une meilleure adhérence. C’est un vrai plus, surtout si vous souhaitez utiliser les FreeBuds 6 en courant.

Les tiges proposent aussi des commandes tactiles : un tap pour la lecture, deux taps pour passer à la suivante, trois taps pour la précédente. Faire glisser vers le haut ou vers le bas ajuste le volume, un appui long active la réduction de bruit. En général, je ne raffole pas des commandes tactiles, mais puisqu’elles sont là… Le seul problème, c’est que les FreeBuds 6 réagissent lentement, alors il arrive qu’on se demande pendant une demi-seconde si le geste a été pris en compte.

Les FreeBuds 6 sont disponibles en trois couleurs : noir sobre, blanc pur, et une teinte violette flashy disponible en France.

Qualité sonore

Avec les réglages d’usine, le son des FreeBuds 6 n’est pas renversant. Je recommande vivement d’installer l’application Huawei AI Life, car elle permet d’accéder à des réglages supplémentaires (l’appli n’est pas officiellement sur le Play Store, il faut la télécharger séparément). Selon mon expérience, elle fonctionne sur certains téléphones Android sans souci, sur d’autres pas du tout. Un point à considérer à l’achat.

Mais alors, comment ça sonne ? La double architecture et la réponse en basses jusqu’à 14 Hz laissent espérer des graves profonds et doux. On ne peut pas vraiment entendre le 14 Hz, mais on s’attend à des graves puissants – en réalité, non. Il y a des basses, mais elles restent discrètes, ça ne cogne pas, ça ne pulse pas, mais au moins la basse se distingue. La première impression, c’est « un son clair et net », mais dès que les voix arrivent, on sent un médium dur (par défaut) – qu’on peut corriger avec l’appli. Les aigus sont là, sans briller particulièrement. Dans l’ensemble, le son n’a rien d’exceptionnel, alors que le look et la fiche technique promettaient plus.

Je l’ai déjà dit, mais l’appli fait la différence : le préréglage Hi-Fi Live transforme totalement le rendu sonore, adoucit les hauts médiums agressifs, enrichit les basses et adoucit les aigus. Pour moi, c’est le réglage par défaut – impossible d’utiliser les FreeBuds 6 autrement. On peut aussi personnaliser l’EQ, mais le Hi-Fi Live m’a largement suffi.

Réduction de bruit, connectivité, autonomie

Vous aurez remarqué que je ne parle pas d’ANC : la forme open-fit ne permet pas une vraie réduction active du bruit, et Huawei parle officiellement de réduction de bruit. Cela ne veut pas dire que ça ne marche pas : j’ai été surpris de l’efficacité. C’est plus performant contre les bourdonnements graves, moins sur les sons aigus, mais si vous cherchez le calme intérieur et que vous n’aimez pas les embouts silicone, c’est un compromis valable.

J’ai pu appairer les FreeBuds 6 sans problème à mon ordinateur portable, à plusieurs Android, à un iPhone et à un iPad. Le Bluetooth Multipoint permet de connecter deux appareils à la fois et de basculer automatiquement entre eux. L’appli garde en mémoire les appareils jumelés, on peut sélectionner ou supprimer à volonté.

Malheureusement, à cause de la situation actuelle de Huawei, il n’y a pas de Fast Pair en Occident, donc pas de petite animation lorsqu’on approche le boîtier du téléphone pour la première fois. Sur un téléphone Huawei, l’appairage rapide maison fonctionne parfaitement.

Vu le design, on pourrait s’attendre à une autonomie énorme, mais ce n’est pas le cas : les FreeBuds 6 tiennent un peu moins que la moyenne. Cela dépend aussi de l’option choisie dans l’appli : « qualité sonore » ou « stabilité de la connexion ». Par défaut, la priorité est donnée à la qualité sonore.

Ça vaut le coup ?

Les FreeBuds 6 ne sont pas officiellement disponibles aux États-Unis, mais leur prix est proche de celui des Nothing Ears 3ème génération. En Europe, c’est également similaire, même si les FreeBuds 6 sont actuellement un peu plus chers.

Je recommande l’achat selon deux critères : est-ce que ce design vous plaît, et pouvez-vous installer l’application AI Life ? Si la réponse est oui aux deux, alors « ça peut marcher pour vous ». La grande force, c’est le design ouvert – il existe peu d’alternatives pour ceux qui détestent les in-ear. Seuls les Apple AirPods 4 proposent vraiment ce type, la version sans ANC coûte à peu près autant, avec ANC c’est environ 50 unités de plus (selon la monnaie).

Soyons clairs : les AirPods 4 offrent un meilleur son de base. Si vous aimez l’originalité ou que vous ne pouvez pas résister au violet flashy, alors les FreeBuds 6 sont faits pour vous !

-Gergely Herpai « BadSector »-