Selon la plainte, 1,7 million de citoyens auraient subi plus de 435 millions d’euros de préjudice depuis 2013 en raison de leur impossibilité d’acheter des jeux d’occasion sur disque.
Une action collective a été intentée dans l’Union européenne contre Sony, accusée de pratiquer des prix artificiellement élevés sur le PlayStation Store. La plainte affirme que le monopole de Sony et le contrôle exercé sur les prix dans sa propre boutique ont coûté 435 millions d’euros aux joueurs néerlandais depuis 2013. L’affaire a débuté en février dernier, lorsque la Mass Damage & Consumer Foundation a lancé la campagne « Fair PlayStation ». En quelques jours, la pétition a attiré plus de 20 000 résidents néerlandais, estimant avoir été lésés par les pratiques commerciales de Sony. Depuis, l’affaire a évolué en action collective, avec au moins 1,7 million de possesseurs de PlayStation potentiellement éligibles à une indemnisation.
Beaucoup remarquent qu’avec la sortie de la PlayStation 5, ils sont de plus en plus poussés vers des consoles uniquement numériques. Pour les joueurs sur console, il n’est pas nouveau que les prix soient liés à la boutique du constructeur. C’est ainsi que fonctionne le système. Mais pour ceux qui possèdent une PS5 sans lecteur de disque, acheter des jeux numériques devient la seule option — et ils doivent se contenter du prix affiché.
« Ces consoles exclusivement numériques ne fonctionnent qu’avec des jeux dématérialisés, à la place des disques physiques. Or, des études économiques ont démontré que les consommateurs paient en moyenne 47 % de plus pour ces versions numériques que pour le même jeu au format disque, alors même que les coûts de distribution sont moindres pour Sony. Le fait que Sony ose augmenter les prix de plusieurs dizaines de pourcents sans offrir aucune compensation en dit long. Sony est le seul fournisseur de contenu numérique pour la console de jeu la plus populaire au monde. Plus de 80 % des foyers néerlandais disposant d’une console possèdent une PlayStation. Sony peut désormais prendre des décisions sans vraiment se soucier de ce que font les concurrents, les développeurs ou les consommateurs, » a déclaré Lucia Melcherts, présidente de la Mass Damage & Consumer Foundation.
L’affaire devrait être entendue d’ici la fin de l’année. Sony n’en est pas à son premier litige concernant ses consoles ou ses jeux. Une autre action collective est également en cours au Royaume-Uni, et sera examinée en mars 2026, après que Sony a échoué à faire rejeter la procédure. Dans ce cas, l’enjeu financier est encore plus important : 7,9 milliards de dollars.
Les pratiques commerciales jugées monopolistiques de Sony posent des problèmes similaires. Si l’affaire néerlandaise progresse, elle pourrait offrir un aperçu des batailles juridiques que la société pourrait bientôt affronter devant les tribunaux britanniques.
