TEST – Un studio indé a voulu en mettre plein la vue. Visuellement, c’est réussi, mais est-ce suffisant ? Comme souvent, le jeu est loin d’être parfait et, il faut bien le dire, l’œuvre de River End Games n’a rien de vraiment nouveau.
Il s’agit du premier jeu d’un nouveau studio suédois. Les graphismes sont soignés, mais l’ensemble reste imparfait, avec quelques faiblesses notables.
Infiltration
E:TSD est un jeu dramatique narratif en vue isométrique. Résultat : il faut souvent se cacher longtemps de la police et des gardes. Entre-temps, on explore l’environnement — un vrai point fort du jeu. Le royaume fictif de Rosmark est splendide visuellement, dans un style début XXe siècle (architecture et ambiance). De nombreux petits détails donnent vie à l’ensemble, et Eriksholm n’a rien de stérile. On surprend des conversations, on voit les habitants vaquer à leurs occupations, et de nombreuses notes et prospectus sont à ramasser pour en apprendre plus sur le monde ou deviner ce qui va arriver dans l’intrigue. Les habitants meurent comme des mouches : la « variole cardiaque » ravage la ville, et la plupart des victimes n’y survivent pas. Ajoutez à cela la guerre au loin, une économie exsangue et le chômage massif causé par la révolution de la vapeur…
On incarne deux orphelins, Hanna et Herman, et dès le début, Hanna doit fuir la police qui veut arrêter son frère. On passera donc beaucoup de temps sur les toits et dans les ruelles. Le gameplay tourne autour du champ de vision des ennemis : il n’apparaît que lorsqu’il y a un risque d’être repéré, matérialisé par une ligne pointillée. Si elle vous atteint, c’est l’alerte ! Ce système malin vous aide à anticiper, à calculer le timing et à sentir la pression, d’autant qu’il faut aussi détourner l’attention des ennemis (souvent grâce à de bons réflexes). Par exemple, faire s’envoler une nuée d’oiseaux détourne l’attention des gardes, même si cela peut révéler notre position. Bref, rien de bien neuf côté mécaniques — ce sont souvent les jeux indé qui survivent aux grandes crises de l’industrie, qu’elles soient financières ou créatives.
Le culte du puzzle
Du foyer familial aux mines en passant par les quartiers huppés, le jeu propose une ribambelle d’énigmes d’infiltration. Au début, on dirige deux personnages (puis trois), qu’il faut alterner : Hanna peut neutraliser discrètement avec sa sarbacane ; Alva, son ancienne patronne, lance des pierres pour distraire ; Sebastian, ami de la famille, frappe les gardes par surprise. Chacun a ses aptitudes : Hanna se glisse dans les conduits, Sebastian nage, Alva grimpe les gouttières.
Cela rappelle Shadow Tactics: Blades of the Shogun, mais la formule est ici plus puzzle que sandbox stratégique. Si l’on commence avec un peu de liberté, tout devient linéaire, et l’histoire bascule dans l’absurde (les animations faciales sont remarquables, ceci dit). Mais les énigmes finissent toujours par n’offrir qu’une solution — frustrant, surtout après une impression de liberté. Au crédit d’E:TSD, les personnages avancent en furtif par défaut, et les checkpoints sont abondants.
La beauté ne fait pas tout
Eriksholm: The Stolen Dream est un bon jeu, mais pas révolutionnaire. Pas de note exceptionnelle : il se contente d’un 7/10 car la rejouabilité est nulle du fait de sa linéarité. Au-delà de ses beaux graphismes et animations faciales, il n’apporte pas grand-chose de neuf, et l’aspect artistique ne suffit pas à tout porter. En clair, le jeu ne s’adresse qu’aux fans d’infiltration — difficile de le recommander au-delà.
-V-
Pro:
+ Contrôles excellents
+ Superbes graphismes, bonne ambiance
+ Doom Slayer sur une planche à roulettes. Sans mods.
Contre:
– Ils ont un peu trop modifié THPS4…
– Bande-son incomplète, Bob l’éponge réservé aux plus dépensiers
– C’est plus vraiment aussi punk qu’avant !
Développeur : Iron Galaxy
Éditeur : Activision (Microsoft)
Genre : skateboard
Date de sortie : 11 juillet 2025
Eriksholm: The Stolen Dream
Jouabilité - 7.2
Graphismes - 7.8
Histoire - 6.6
Musique/Audio - 7.4
Ambiance - 6
7
BON
Eriksholm: The Stolen Dream est un bon jeu, mais pas révolutionnaire. Pas de note exceptionnelle : il se contente d’un 7/10 car la rejouabilité est nulle du fait de sa linéarité. Au-delà de ses beaux graphismes et animations faciales, il n’apporte pas grand-chose de neuf, et l’aspect artistique ne suffit pas à tout porter. En clair, le jeu ne s’adresse qu’aux fans d’infiltration — difficile de le recommander au-delà.