Une référence à un western légendaire : Death Stranding 2, nouvel hommage cinéphile de Kojima

ACTUALITÉS CINÉMA – Dans Death Stranding 2, Hideo Kojima ne se contente pas d’inventer de nouveaux codes vidéoludiques : il rend hommage à tout un pan du patrimoine cinématographique. Le morceau récurrent Raindrops Keep Fallin’ on My Head, fredonné par Rainy et d’autres personnages, provient directement du mythique western Butch Cassidy et le Kid. La scène du vélo, où Paul Newman croque une pomme aux côtés de Katharine Ross, trouve son écho dans le jeu à travers la pomme Tomorrow, transformée entre les mains de Sam. Kojima ne recycle pas la nostalgie : il la transcende, tissant un pont entre cinéma américain classique et univers vidéoludique, tout en perpétuant l’influence de ce film sur des jeux comme Red Dead Redemption.

 

Le cinéma irrigue chaque pixel du jeu de Kojima. Dans Death Stranding 2, la chanson Raindrops Keep Fallin’ on My Head—classique de 1969 signé Burt Bacharach et Hal David—est indissociable du western Butch Cassidy et le Kid. Dans la séquence culte, Paul Newman (Butch) traverse la prairie à vélo avec Katharine Ross (Etta Place), une pomme à la bouche, tandis que B. J. Thomas interprète cette mélodie immortelle, récompensée aux Oscars. Le choix de ce morceau a révolutionné l’usage de la musique dans le western, et le fait que Sam (Norman Reedus) reçoive la pomme Tomorrow dans le jeu est un clin d’œil subtil à cette scène inoubliable, offrant une nouvelle lecture à un geste déjà chargé de sens cinématographique.

 

La chanson, le film et la nostalgie : une triple dimension

 

Comme l’analyse Vanity Fair, « la chanson qui surgit au moment le plus inattendu d’un western est devenue l’un des instants musicaux les plus marquants de l’histoire du cinéma ». Cette scène à vélo, légère et insouciante, casse tous les codes du genre. Kojima s’en empare pour injecter la même énergie dans son jeu : les fredonnements de Rainy et la mélodie omniprésente confèrent à Death Stranding 2 une profondeur narrative supplémentaire. Le passé n’est pas seulement rappelé : il est réinventé.

Dans Death Stranding 2, la chanson va bien au-delà d’une simple bande-son : elle devient un motif récurrent, un fil conducteur entre le joueur, les personnages et l’histoire. La nostalgie se fait outil narratif, la mémoire source de nouveaux récits.

 

Red Dead Redemption : un autre héritier de Butch Cassidy

 

Butch Cassidy et le Kid a inspiré Kojima, mais aussi la grande tradition western dans le jeu vidéo, notamment la saga Red Dead Redemption de Rockstar. Comme le souligne GameRant, la fin du premier Red Dead Redemption et l’ensemble de la narration du deuxième opus puisent largement dans les thèmes du film : fraternité, inéluctabilité, romantisme hors-la-loi. « Red Dead Redemption perpétue l’atmosphère d’un Far West à la fois brutal et poétique, exactement comme Butch Cassidy et le Kid », note GameRant. En ligne, de nombreux fans voient dans le saut de la falaise d’Arthur et Dutch dans RDR2 une référence directe au film—un écho cinématographique évident.

Kojima, toujours aussi cinéphile, voit dans cet héritage un organisme vivant. L’utilisation de Raindrops comme motif et la pomme Tomorrow comme clin d’œil à la bouchée de Newman ne sont pas de simples références : ce sont des gestes d’auteur. Sous sa direction, le jeu devient une tapisserie de souvenirs, d’hommages et de réinventions, où cinéma et jeu vidéo dialoguent sans cesse.

 

La vision de Kojima et la transmission de la pop culture

 

Kojima l’a toujours affirmé : ses références ne sont jamais gratuites, mais servent l’intrigue en profondeur. Dans Death Stranding 2, Raindrops Keep Fallin’ on My Head symbolise à la fois la légèreté et la mélancolie : comme dans le film, c’est un instant de grâce au cœur du chaos. Le passage de la pomme Tomorrow est un rituel, mettant en écho celui de Paul Newman dans la scène du vélo.

Chaque clin d’œil cinéphile de Death Stranding 2 enrichit la narration du jeu. Les joueurs attentifs retrouveront, derrière la nostalgie de Kojima, tout le processus de transformation de la culture pop : hommage au passé, mais aussi invitation à comprendre le lien profond qui unit cinéma et jeu vidéo. Kojima rend hommage à ceux qui l’ont précédé, tout en ouvrant de nouveaux horizons à la narration interactive.

 

D’autres hommages western chez Kojima

 

Ce n’est pas la première fois que Kojima rend hommage au western dans ses jeux : dans Metal Gear Solid 3: Snake Eater, il y a une conversation radio emblématique où Para-Medic raconte à Naked Snake des anecdotes sur les westerns spaghettis de Sergio Leone, comme Il était une fois dans l’Ouest ou Et pour quelques dollars de plus. Cette référence va bien plus loin qu’un simple clin d’œil : elle influence la construction du personnage d’Ocelot : jeune, Revolver Ocelot incarne l’archétype du cow-boy Leone : attitude, look, vitesse au pistolet, charisme ironique… Tout l’ADN du western italien transparaît chez lui. Kojima n’a cessé d’imprégner ses univers de motifs western, et ces influences pop ressurgissent dans Death Stranding 2, faisant dialoguer cinéma et jeu vidéo à un niveau supérieur.

Source : Vanity Fair, GameRant

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)