ACTUALITÉS CINÉMA – Charlize Theron, connue pour ses rôles dans Mad Max: Fury Road, Atomic Blonde et The Old Guard, refait parler d’elle en s’attaquant aux doubles standards d’Hollywood envers les femmes dans le cinéma d’action. Bien que sa carrière soit impressionnante, l’actrice affirme que ce parcours lui a appris que les femmes n’obtiennent presque jamais de seconde chance si leur film d’action échoue. Son entretien le plus récent sonne comme un avertissement adressé à l’industrie.
Lauréate d’un Oscar et reconnue comme l’une des pionnières du film d’action au féminin, Theron s’est confiée au New York Times dans une interview où participait aussi Uma Thurman, sa partenaire dans The Old Guard 2, dernier film sorti sur Netflix. Thurman est surtout célèbre pour Kill Bill—qu’elle décrit comme « une expérience extraordinaire, avec un réalisateur incroyable. Fou et merveilleux, mais brillant »—alors que la filmographie d’action de Theron est bien plus étoffée.
« Oui, c’est plus difficile. C’est un fait… »
La star de Monster a tourné dans des films comme Æon Flux, Prometheus et Fast & Furious 8, mais ce sont des rôles comme Furiosa dans Mad Max: Fury Road et Andy dans la saga Netflix The Old Guard qui l’ont imposée comme une véritable icône de l’action. Pourtant, même pour elle, percer dans ce genre n’a pas été une promenade de santé. Lorsqu’on lui demande si réaliser un blockbuster d’action centré sur une femme est aujourd’hui plus difficile, Theron n’hésite pas à pointer du doigt les travers d’Hollywood :
« Oui, c’est plus difficile. C’est connu. Les films d’action avec une femme en tête d’affiche sont beaucoup moins souvent validés que ceux avec un homme. Ce qui me frustre toujours, c’est que les mecs ont droit à toutes les indulgences. Quand des femmes s’y essaient et que le film ne cartonne pas, elles n’ont pas vraiment droit à une seconde chance. Sur ce projet, on savait que tous les regards étaient braqués sur nous. Ce n’est pas un risque que les studios veulent prendre, alors qu’ils le font de nombreuses fois avec le même gars qui a pourtant enchaîné les échecs dans le genre action. »
Theron a aussi tenu à mettre en avant le travail des cascadeurs et l’importance de leur place dans le cinéma d’action actuel. « Il est temps qu’on reconnaisse enfin ces artistes », affirme-t-elle, expliquant être devenue plus prudente avec le temps sur ce qu’elle peut ou ne peut plus faire elle-même. Elle insiste sur la valeur des doublures : « Ils sont vraiment essentiels à la construction des personnages. Sans eux, beaucoup de choses ne figureraient jamais dans les films auxquels je participe. »
Avec humour, Theron explique que le plus difficile en vieillissant, c’est la récupération après une journée d’action : « Je sais que la journée a été rude quand je n’arrive même plus à m’asseoir sur les toilettes sans m’agripper aux deux murs. »
Une carrière d’action jalonnée d’épreuves pour Theron
Bien qu’elle ne fasse pas toutes ses cascades, l’actrice a accumulé les blessures au fil des années. Elle se souvient tout particulièrement de son tout premier film d’action, Æon Flux (2005), un échec cuisant au box-office que Theron elle-même qualifie de « mauvais film » :
« J’ai eu une blessure malheureuse lors de ma toute première expérience d’action, pour un mauvais film appelé Æon Flux. Au neuvième jour, j’ai fait un flip arrière, sans assez d’élan, et je suis retombée sur la nuque sur un pont en béton. Ma dernière opération de la nuque remonte à 18 ans. J’ai été opérée des deux coudes, de l’épaule droite, du pouce, du canal carpien, et j’ai eu des fractures. »
Source : The New York Times
