Game Pass : le modèle de Microsoft mène-t-il l’industrie droit dans le mur ? Des créateurs de renom dénoncent un système intenable et destructeur ! [VIDEO]

« C’est un modèle insoutenable. » Les développeurs en ont ras-le-bol de Microsoft et pointent Game Pass comme responsable de la crise Xbox. Le fondateur d’Arkane (Dishonored) et le directeur éditorial de Larian Studios (Baldur’s Gate 3) s’attaquent aux dégâts causés par Game Pass sur tout le secteur.

 

Le Game Pass s’est imposé comme une référence pour des millions de joueurs, avec un catalogue immense qui s’enrichit à chaque nouveau lancement Xbox. On le surnomme le « Netflix du jeu vidéo » : il donne accès à des perles indés, des classiques, des hits populaires et des blockbusters AAA dès le jour de leur sortie. Microsoft mise tout sur Game Pass, notamment avec le cloud gaming en embuscade.

Mais après les licenciements massifs chez Xbox, l’annulation de jeux majeurs et la fermeture brutale de The Initiative, certains créateurs vedettes du secteur désignent Game Pass comme l’une des causes majeures de la crise Xbox. Raphaël Colantonio, fondateur d’Arkane et aujourd’hui patron de WolfEye Studios, parle carrément de « l’éléphant dans la pièce » — le problème évident dont personne n’ose discuter publiquement.

 

Game Pass dans la ligne de mire

 

Dans un tweet suivant, le créateur de Dishonored accuse directement l’abonnement Game Pass d’être à l’origine des problèmes Xbox : « Je pense que Game Pass est un modèle intenable, qui nuit à l’industrie depuis dix ans grâce à l’‘argent infini’ de Microsoft — mais la réalité finira bien par s’imposer. »

« Je ne pense pas que Game Pass puisse coexister avec d’autres modèles économiques : soit il écrase tout, soit il disparaît. » Colantonio détaille sa pensée avec Michael Douse, directeur éditorial chez Larian Studios, qui estime que « l’argent infini n’a jamais eu de sens. » Pour Colantonio, tôt ou tard, la réalité rattrapera le service : soit Game Pass dominera tout, soit il s’effondrera.

Cette vision critique n’est pas isolée : Douse souligne que la viabilité économique à long terme de Game Pass et l’idée que Microsoft le subventionnera indéfiniment n’ont aucun sens. Précisons que ces avis s’appuient sur le concept de « cannibalisation des ventes » : en débarquant sur Game Pass dès le lancement, des titres comme DOOM : The Dark Ages ou Indiana Jones and the Great Circle perdent des ventes directes essentielles pour la survie des studios.

Autrement dit, lorsqu’un AAA arrive sur Game Pass le premier jour, cela limite fortement les ventes directes — principale source de revenus des studios. Ce n’est pas toujours le cas : Expedition 33 et Oblivion Remastered se sont vendus à des millions d’exemplaires, mais à un prix réduit (autour de 50 €), poussant les joueurs à acheter plutôt qu’à payer 80 € pour DOOM ou Indiana Jones, aussi bons soient-ils.

Revenons au dialogue entre Douse et Colantonio : le fondateur d’Arkane explose contre le mensonge répété depuis des années que Game Pass n’affecte pas les ventes. « Je suis d’accord, j’en ai marre qu’on nous dise dès le début ‘ne t’inquiète pas, ça ne touche pas les ventes’ pour finalement avouer des années plus tard que si, ça les affecte. Sérieusement ? On se fout de moi ! » réagit-il sur X/Twitter. Le responsable de Larian ne tarde pas à répliquer, affirmant préférer la stratégie de Sony avec le PS Plus et ses propres jeux.

« Je reconnais que pour les petites équipes et les nouvelles licences risquées, ça a pu limiter les risques. Mais je préfère de loin la stratégie de gestion du cycle de vie de Sony. » Concrètement, Sony vend d’abord ses jeux de façon classique, puis les ajoute au PS Plus après quelques mois ou années pour élargir la base de joueurs. « La seule façon que Game Pass ne nuise à personne, ce serait de ne proposer que des jeux anciens (classiques). »

Source : 3djuegos

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines - including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)