Après les deux premiers jeux The Witcher, CD Projekt RED (CDPR) a enfin sorti un jeu dans un état correct, mais l’histoire n’est pas si simple.
The Witcher était un désastre à sa sortie. The Witcher 2 a démarré dans un état un peu meilleur. Mais The Witcher 3: Wild Hunt était un chef-d’œuvre comparé aux précédents. Le succès de The Witcher 3 a mis CDPR sur la liste des favoris de Sony, mais il y a eu d’autres conséquences. Il y avait aussi un certain état d’esprit magique, similaire à celui de BioWare. Cette idée, c’est qu’un jeu problématique finit par s’assembler dans les dernières étapes du développement. Bien que ce concept ait été démonté plusieurs fois, il a survécu car tant de jeux se rassemblent à la dernière minute. Même un classique comme Thief: The Dark Project n’était pas amusant à jouer avant d’être presque terminé. Le fait que The Witcher 3 ait également été finalisé à la dernière minute n’a pas aidé la mentalité du studio.
« Cela nous a donné confiance pour créer un RPG vraiment ambitieux et captivant à grande échelle. Et que nous pouvions nous hisser au niveau des meilleurs. Je me souviens avoir eu très, très peur du niveau que Dragon Age: Inquisition allait établir. The Witcher 3 nous a donné confiance – peut-être même trop, pour être honnête, car je pense que c’était le début d’une sorte de pensée magique pour l’entreprise, qui n’a pris fin qu’après Cyberpunk 2077. »
« Je me souviens d’avoir vu une version de The Witcher 3 qui avait été assemblée en février 2015. Je me souviens être allé voir Adam Badowski pour lui demander où on en était, parce que ça n’avait vraiment pas l’air fameux. Comme si je disais : ne t’inquiète pas, parce qu’on va faire le dernier gros effort avec le patch. Ce sera un patch du premier jour. Je me souviens avoir parlé à certains techniciens clés, et honnêtement, ils étaient fatigués – épuisés, mais ça allait. On va le faire. Et ils l’ont fait. Bien sûr, il y a eu beaucoup de correctifs ensuite, mais le tout ressemblait à une force de la nature. Il y avait beaucoup de chaos et d’efforts de dernière minute, je pense sans planification appropriée, » raconte Michał Nowakowski, co-PDG et membre du conseil d’administration de CDPR.
Il a également évoqué ce que ressentait CDPR début 2015 et a ensuite mentionné Cyberpunk 2077. Son budget était quatre fois plus élevé que celui de The Witcher 3, ce qui a changé la mentalité : « Tout le monde avait l’impression, pendant quelques instants, que lorsque quelque chose tournait mal, une fée magique descendrait et saupoudrerait de la poussière, et tout irait bien. Bien sûr, j’exagère, mais il y a un peu de vrai là-dedans. C’est donc un changement négatif. Le changement positif, c’était la confiance, qui, je pense, nous a aidés à construire l’ambition, qui est toujours une grande valeur pour l’entreprise. Beaucoup de choses ont été développées presque isolément, ce qui peut sembler étrange, et parfois nous ne voyions pas l’impact réel des interactions jusqu’à ce qu’elles soient mises ensemble. Ce n’était probablement jamais idéal, mais ça fonctionnait quand la taille des jeux était plus petite. Comme pour The Witcher 1 et 2. Mais je pense qu’avec The Witcher 3, on pouvait entendre le bateau grincer un peu. En ce qui concerne Cyberpunk 2077, je ne veux pas que ça donne l’impression que tout était chaotique, comme un chariot en feu, parce que ce ne serait pas vrai non plus. Nous avions de très bons producteurs et beaucoup de planification sensée. C’est un grand changement qui est intervenu après Cyberpunk, » a ajouté Nowakowski.
Espérons que The Witcher IV et Cyberpunk 2077 sortiront dans le bon état.
Source : PCGamer
