Onimusha 2: Samurai’s Destiny – Le retour du samouraï, pas si rouillé que ça

TEST – C’est fou d’écrire ça en 2025, mais les fans d’Onimusha vivent un moment particulièrement excitant. Cette série d’horreur-samouraï, qui a en quelque sorte injecté un twist de combats démoniaques à la formule Resident Evil, a vu le jour en 2001 et a enchaîné les suites jusqu’en 2006, avant de disparaître sans crier gare. Elle avait pourtant suffisamment la cote pour qu’un film live-action avec un budget de 70 millions de dollars soit envisagé à l’époque — une disparition d’autant plus intrigante. Et pourtant, la franchise est de retour : l’année prochaine, Onimusha: Way of the Sword proposera un reboot complet, et pour l’instant, nous retrouvons Onimusha 2: Samurai’s Destiny en version remasterisée — qui signifie essentiellement qu’il est exactement tel qu’on s’en souvient, avec ses forces et ses faiblesses.

 

Lorsque vous lancez cette version remasterisée pour la première fois, un avertissement apparaît d’emblée : cette édition reste fidèle à l’expérience originale. Autrement dit, pas de gros lifting à la Silent Hill 2 ou Resident Evil remake. Heureusement, Onimusha 2 avait déjà, à l’époque, trouvé la bonne formule : il faisait partie des pionniers du parry et des blocages à l’épée, avec des améliorations astucieuses par rapport au premier épisode qui lui donnaient un équilibre bienvenu.

 

 

Guerriers d’antan et méthodes d’hier

 

Dans la peau de Jubei Yagyu, vous parcourez les terres du Japon féodal, enchaînant les affrontements contre des démons, en résolvant des énigmes et en forgeant des alliances. Le remaster préserve tout le charme de l’original : mêmes angles de caméra fixes et ces décors précalculés iconiques de l’ère PS1/PS2. Certes, les graphismes ont été légèrement retouchés et les modèles 3D sont un peu plus nets, mais dans l’ensemble, le jeu garde un aspect poussiéreux — surtout dans les caves sombres et les souterrains oppressants.

Ces angles de caméra fixes paraissent aujourd’hui totalement datés. Leur usage excessif peut vraiment plomber la progression, surtout quand des ennemis hors champ viennent vous cueillir (et certains boss mettront vos nerfs à rude épreuve). Quant aux environnements qui se ressemblent tous, ils compliquent l’orientation — on se perd facilement.

J’avais déjà relevé ces défauts dans le remaster d’Onimusha: Warlords en 2019 : c’est un vrai plaisir nostalgique de rejouer à ce classique, mais garder à ce point le look et la maniabilité d’époque rend la chose difficile à conseiller aux nouveaux venus. Et franchement, je doute que ce soit la meilleure vitrine pour la saga — surtout avant le reboot de 2026.

 

 

Des retouches bienvenues

 

Heureusement, quelques améliorations ont été apportées. La sauvegarde automatique, simple mais salvatrice, est un vrai plus, tout comme la possibilité de passer les cinématiques — un vrai soulagement quand on se retrouve à retenter un combat difficile. J’avais complètement oublié qu’à l’origine, Onimusha 2 se jouait uniquement au D-Pad, avec ces fameuses « commandes tank » ; désormais, on peut enfin utiliser le stick analogique, ce qui change tout en termes de fluidité. Le changement rapide d’arme, qui remplace les anciens menus laborieux, est aussi un ajout appréciable.

Si vous découvrez Onimusha, Samurai’s Destiny est sans doute un meilleur point de départ que Warlords. On y voit déjà les prémices des action-RPG modernes : parades, enchaînements nerveux avec différentes armes et un vrai plaisir dans le rythme des combats. Il y a même une attaque magique qui booste Jubei à fond (dans l’original, c’était automatique — encore une bonne idée de retouche). Les ennemis, eux, sont toujours aussi barrés : hommes-alligators, créatures tentaculaires et démons masqués. Les combats ont une vraie patate, surtout quand on achève un monstre à terre d’un coup fatal bien placé.

 

 

Cadeaux, amitiés et un soupçon de hasard

 

Onimusha 2: Samurai’s Destiny a été l’un des premiers jeux à introduire un système de relations par le biais de cadeaux. Le concept peut paraître un peu aléatoire : certains présents semblent logiques (un livre d’histoire pour un passionné d’Histoire), mais d’autres sont si obscurs qu’on a l’impression de tirer à pile ou face. Pourtant, c’est amusant d’expérimenter, et si vous visez juste, vos alliés samouraïs viendront vous prêter main-forte dans les moments cruciaux — un peu comme si la cavalerie débarquait au bon moment.

Si c’est un peu dur à conseiller à ceux qui n’y ont jamais touché, Samurai’s Destiny recèle toutefois plein de petits bonus que les fans de longue date apprécieront. Le remaster inclut un mode Galerie pour admirer plus de 100 croquis de Keita Amemiya, le character designer du jeu, ainsi qu’une bande-son numérique complète de 43 pistes originales. Les mini-jeux iconiques sont aussi disponibles dès le départ, et pour ceux qui veulent un vrai défi, le mode Enfer est là pour vous mettre à l’épreuve — un seul coup, et c’est fini. Autant dire que ce n’est pas pour les âmes sensibles !

-Gergely Herpai « BadSector »-

 

Por :

+ Une histoire qui fait parler, pleine de rebondissements fous et de révélations
+ Un style JRPG unique dynamisé par le système de parade
+ Visuellement époustouflant, et la bande-son est l’une des meilleures de ces dernières années

Contre :

– L’atmosphère du monde apocalyptique pourrait ne pas plaire à tout le monde
– L’histoire retarde parfois trop les réponses, ce qui peut être frustrant
– Le manque de contenu optionnel peut réduire la rejouabilité


 

Développeur : Sandfall Interactive
Éditeur : Kepler Interactive
Genre : Jeu de rôle au tour par tour
Date de sortie : 24 avril 2025

Onimusha 2: Samurai’s Destiny

Jouabilité - 7.6
Graphismes - 6.9
Histoire - 6.6
Musique/Audio - 7.9
Ambiance - 7

7.2

BON

Il y a quelque chose de presque respectable dans la façon dont Onimusha 2: Samurai’s Destiny version remasterisée ressuscite quasi intacte l’expérience PS2 de 2002. Les graphismes ont reçu un petit lifting, et les améliorations de confort — comme la sauvegarde automatique ou le changement rapide d’arme — rendent le tout bien plus jouable. Mais les angles de caméra figés et la technique vieillissante en font surtout une leçon d’histoire pour les curieux, et un joli voyage nostalgique pour les fans de la première heure.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)