Tempest Rising – Une renaissance nostalgique

TEST – Tempest Rising a représenté un sacré défi pour Slipgate Ironworks et 2B Games, mais le pari est réussi : ils sont parvenus à insuffler l’essence des STR à l’ancienne dans un écrin moderne, sans que cela ne ressemble à un simple hommage poussiéreux. Bien qu’il flirte ouvertement avec l’héritage de Command & Conquer, le jeu évite habilement le piège du clone paresseux et parvient à s’imposer avec sa propre identité.

 

Un petit couac au moment de la sortie a finalement tourné à l’avantage du jeu : prévu pour le 24 avril, il s’est retrouvé disponible dès le 17 suite à une erreur. 3D Realms et Knights Peak ont décidé de ne pas faire de vagues – tant mieux pour nous, la guerre pour le Tempest pouvait commencer une semaine plus tôt.

 

L’héritage de Westwood dans les veines

 

Les fans de Command & Conquer reconnaîtront immédiatement certaines sonorités dans la bande-son de Tempest Rising. Rien d’étonnant à cela : elle est signée Frank Klepacki, le compositeur légendaire derrière les musiques cultes de Red Alert. Et ce n’est que le début des clins d’œil. Deux factions jouables – Tempest Dynasty et Global Defense Force – des noms de véhicules familiers, une boucle de gameplay qui transpire le STR à l’ancienne : construction de base, gestion de ressources, et deux campagnes solo musclées, avec 11 missions chacune. L’action se déroule en 1997, dans une uchronie où la crise des missiles cubains a viré au conflit nucléaire. Depuis, la GDF et la TD s’affrontent pour le contrôle du monde. La première mise sur la technologie, la seconde sur la force brute. Le Tempest est devenu une ressource précieuse, aussi convoitée que le pétrole. Une troisième faction, les Veti, vient bousculer les rapports de force. Pas de gentil ni de méchant ici : le jeu nous confronte à des choix moralement ambigus.

Les missions semblent simples au départ, mais se complexifient avec des objectifs secondaires facultatifs qui enrichissent considérablement l’expérience. Les perfectionnistes y trouveront leur compte. Les cinématiques sont oubliables, mais elles remplissent leur rôle narratif. Les arbres de dialogue sont présents mais facultatifs – les plus impatients peuvent se jeter directement dans le feu de l’action. Les personnages de la GDF manquent de charisme, tandis que ceux de la TD, avec leur accent russe appuyé, apportent une touche de personnalité bienvenue. En termes de gameplay, le système classique pierre-feuille-ciseaux fonctionne toujours à merveille : les unités légères battent l’infanterie, l’infanterie contre les blindés, et les blindés défoncent les véhicules légers. À cela s’ajoutent des bonus et des compétences spéciales. La GDF incarne la précision technologique, la TD le chaos incendiaire. L’une analyse et exploite les données, l’autre incendie tout sur son passage.

 

Un air de déjà-vu

 

La GDF attaque à distance via des drones et collecte des données tout en cartographiant le terrain, avec la possibilité de faire exploser des barils ou de convertir des infos en énergie. La TD, elle, préfère la méthode forte : armes alimentées au Tempest, flammes et destruction. Du côté GDF, les bâtiments apparaissent progressivement à l’écran ; pour la TD, la construction se fait en arrière-plan, les structures étant ensuite déployées via le menu. Ce contraste est un peu déroutant lorsqu’on change de faction, mais on s’y habitue rapidement. Le design des unités est réussi – le char transformable Trebuchet de la GDF est un exemple marquant. Il y a également de belles trouvailles chez la TD, que l’on vous laisse découvrir par vous-même.

Le gameplay repose fortement sur la connaissance des forces et faiblesses de chaque unité, qu’il faut combiner intelligemment pour bâtir une armée efficace, tout en gérant ses ressources avec attention. Jouer les deux campagnes est fortement recommandé : cela permet de bien comprendre les spécificités de chaque camp, tout en offrant un divertissement solide. Seul bémol : le level design manque de panache. Ce n’est pas mauvais, mais rarement mémorable. Heureusement, l’interface est claire, et quelques raccourcis utiles – comme l’alignement de vitesse avec Alt ou la sélection rapide de types d’unités – facilitent grandement la gestion.

 

Micro et macro parfaitement calibrés

 

Tempest Rising fonctionne si bien parce qu’il rend hommage à Command & Conquer sans jamais tomber dans la copie paresseuse. Même les missions secondaires captent notre attention, les graphismes tiennent la route, et le jeu tourne sans accroc – à part quelques soucis de synchronisation labiale un peu cocasses. C’est un solide 7/10, qui pourrait grimper à 8 avec un level design plus inspiré. Pour les fans de STR, c’est un achat à envisager sérieusement.

-V-

 

Points forts :

+ Une expérience STR classique mais remise au goût du jour
+ Deux campagnes distinctes et pleinement rejouables
+ Une bande-son signée Frank Klepacki et une réalisation audiovisuelle soignée

Points faibles :

– Des personnages de la GDF sans charisme
– Des cartes peu inspirées
– Une synchro labiale parfois à la ramasse et des cinématiques rigides

Éditeur : 3D Realms, Knights Peak
Développeur : Slipgate Ironworks, 2B Games
Genre : Stratégie en temps réel (STR)
Date de sortie : 17 avril 2025

Tempest Rising

Jouabilité - 7.5
Graphismes - 8.1
Campagne - 7.5
Musique/audio - 7.9
Ambiance - 7.6

7.7

BON

Pas tout à fait nouveau, mais loin d’être dépassé – les fans de STR vont adorer.

User Rating: Be the first one !

Spread the love
Avatar photo
BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines - including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)