ACTUALITÉS TECH – Le procès antitrust intenté par la FTC (Commission fédérale du commerce des États-Unis) a révélé de nombreux éléments étonnants sur l’entreprise de Mark Zuckerberg.
Les réseaux sociaux cherchent constamment à attirer plus d’utilisateurs pour augmenter leurs revenus ou séduire davantage de partenaires publicitaires, en mettant en avant des métriques sur le temps d’engagement sur leurs plateformes. Pourtant, une idée envisagée par Zuck en 2022 était si absurde que le conseil d’administration de l’entreprise devrait se féliciter qu’elle n’ait jamais été mise en œuvre. Des échanges internes ont révélé que Zuckerberg avait sérieusement envisagé de supprimer les listes d’amis sur Facebook pour inciter davantage de personnes à utiliser la plateforme.
Lors du procès intenté contre Meta, la FTC a produit des courriels internes dans lesquels Zuck envisageait cette stratégie. Il estimait que la pertinence culturelle de Facebook déclinait rapidement. Pour éviter que cette décision ne pousse des millions de personnes à quitter la plateforme, il avait prévu de tester le changement dans un petit pays. Le patron de Meta expliquait que même si Instagram et WhatsApp continuaient à prospérer alors que Facebook échouait, cela serait perçu comme un échec global pour l’entreprise, soulignant que cette démarche devait être soigneusement planifiée. Tom Allison, PDG de Facebook, s’était montré peu convaincu par les chances de succès de cette idée, en soulignant que le principal attrait du réseau social résidait justement dans son compteur de liste d’amis.
Lors d’une audience lundi, un avocat de la FTC a interrogé Zuckerberg sur ce projet. Ce dernier a répondu que l’entreprise ne l’avait jamais mis en œuvre. Meta se concentre désormais sur la modernisation de l’expérience utilisateur de Facebook, ce qui passe par des changements esthétiques et d’interface. De plus, Meta a présenté une keynote avec plusieurs diapositives, dont une comparant divers services — Instagram, Facebook Messenger — à la plateforme iMessage d’Apple en termes de popularité.
Selon les données partagées sur ces slides, iMessage est largement en tête : Apple Messages : 88,39 %, Instagram : 48,19 %, Facebook Messenger : 37,55 %, WhatsApp : 36,76 %, Snapchat : 23,04 %. L’image révèle également l’ouverture d’un document interne d’Apple, que AppleInsider juge authentique. Une citation non modifiée du directeur marketing produits d’Apple y figure : « Un cas d’usage central » d’iMessage est « de permettre aux utilisateurs de communiquer avec les personnes de leur entourage qu’ils connaissent. »
Meta a également évoqué YouTube et TikTok, soulignant que ces services concurrents sont en plein essor. Si l’argumentaire de l’entreprise est en partie fondé, il est important de rappeler qu’Instagram n’est pas qu’un outil de communication, mais aussi une plateforme de partage de médias, dotée de communautés, de groupes et plus encore. Désormais, une entreprise ne peut plus s’appuyer sur un seul argument, mais doit prendre en compte la nature complète de son service.
Nous verrons quelle décision rendra la justice et comment évolueront les arguments dans les mois à venir. L’affaire, lancée en 2020, pourrait encore durer plusieurs mois, voire des années.
Source: WCCFTech, The Verge, Documentcloud, AppleInsider