The Last of Us Saison 2, Épisode 1 – La banalité du début

CRITIQUE DE SÉRIE – Après une première saison globalement réussie, la deuxième saison de *The Last of Us* commence de manière étonnamment fade, prévisible et dénuée d’âme. Les performances sont souvent faibles, et chose curieuse, l’action se fait rare — alors même que les bandes-annonces (et les critiques étrangères) annonçaient un déferlement de scènes spectaculaires. Lors de la projection de presse organisée par HBO, un seul épisode nous a été montré, et malheureusement, celui-ci s’est avéré décevant à bien des égards.

 

Il est difficile de parler de cette deuxième saison sans révéler des éléments clés — bien que nous n’ayons vu que le premier épisode — tant celui-ci s’est montré en dessous de toutes les attentes. J’ai toujours eu une préférence pour le premier jeu, mais le second m’avait également séduit, notamment grâce à son ouverture d’une puissance rare et à ses séquences haletantes, structurées avec soin, qui culminaient dans un moment aussi choquant qu’inoubliable. Que l’on apprécie ou non Neil Druckmann (je l’ai moi-même cordialement détesté à l’époque…), il faut lui reconnaître le talent d’avoir posé les bases de l’arc narratif final de Joel et d’avoir tracé, avec justesse, le chemin émotionnel d’Ellie. Ce que nous offre cet épisode, en revanche, est tout sauf un prologue convaincant — ce genre d’introduction que l’on qualifierait, en musique, de note d’intention pour le reste de l’œuvre.

 

 

Une vengeance précipitée…

 

La situation est étrange : il ne faudrait pas dévoiler l’intrigue — ni celle de la série, ni celle du jeu, récemment sorti sur PC —, mais c’est précisément ce que fait la série dès sa scène d’ouverture, qui évoque davantage une production amateur sur YouTube qu’un projet télévisuel majeur. Au lieu d’une séquence poignante, portée par un Joel rongé par la culpabilité qui confie la vérité à son frère Tommy, nous découvrons Abby (Kaitlyn Dever), en larmes et en colère, s’adressant à son équipe devant la tombe de son père et des Lucioles — une scène surjouée et maladroite. Les connaisseurs du jeu reconnaîtront les personnages, mais leur transposition télévisuelle manque cruellement de relief. Le plus dommageable reste sans doute le fait qu’Abby révèle dès le début les intentions de son groupe : se rendre à Jackson pour retrouver et tuer Joel, l’homme qui a assassiné son père. Lentement. Pour qu’il souffre.

Ce choix narratif annihile toute forme de suspense, là où le jeu dosait habilement les non-dits et les silences. Au lieu du dialogue subtil entre Abby et Owen, qui suggérait à demi-mot leur mission, nous sommes ici confrontés à une exposition lourde, sans finesse. Abby et ses compagnons vont à Jackson pour tuer Joel. Voilà, dès la première scène. *« Tu as tué mon père ! Prépare-toi à mourir ! »* — on croirait entendre un vieux cliché de film de vengeance.

 

 

Pedro Pascal et son regard de chien battu…

 

Après ce démarrage laborieux, l’épisode s’enlise encore davantage. À l’exception d’un affrontement relativement tendu entre Ellie (Bella Ramsey) et une nouvelle forme d’infecté, l’action est pratiquement absente. On pourrait arguer qu’un premier épisode se doit de poser les bases et d’introduire les personnages, mais ici, tout cela est fait de manière poussive, terne, et surchargée de scènes inutiles ou interminables. À titre d’exemple : pourquoi intégrer une psychologue (interprétée par Catherine O’Hara) à qui Joel confie ses états d’âme, affaiblissant ainsi l’impact émotionnel de la scène du jeu où il s’ouvre à Tommy ? Cette séquence semble sortie d’un mélodrame, et son ton jure avec l’univers post-apocalyptique sombre de la série.

Et bien sûr, impossible d’y échapper : les poncifs de la série ado et sentimentale sont toujours là. Le baiser entre Dina (Isabela Merced) et Ellie — qu’on ne voyait que dans une bande-annonce du jeu, jamais dans le jeu lui-même — fait ici son apparition explicite, accompagné de l’histoire passée entre Dina et Jesse (Young Mazino), et de tout un tas de fils narratifs sentimentaux accessoires, déjà inutiles dans le jeu. En parlant de Jesse : bien que son apparence soit fidèle à l’original, son personnage manque d’épaisseur et se limite à proférer des platitudes, sans le moindre humour ni la moindre énergie.

 

 

Un espoir malgré tout…

 

Après le générique de fin, HBO a dévoilé une bande-annonce des épisodes à venir — et ces extraits étaient véritablement prometteurs : nerveux, intenses, bien plus en phase avec ce que l’on attend de la série. D’où l’incompréhension face à ce choix de ne pas proposer plus d’épisodes aux critiques en amont. Je fais partie de ces passionnés qui regardent chaque screener jusqu’au bout — souvent sans sous-titres, en qualité médiocre — pour se forger une opinion complète. Mais là, avec uniquement ce premier épisode aussi fade que frustrant, difficile de défendre la série. Ce départ est faible, indigne tant des jeux cultes que de la première saison, pourtant globalement maîtrisée.

Malgré tout, je garde espoir. Comme on dit : *« ce n’est pas la manière dont on commence qui compte, mais comment on termine. »* Et si l’on en croit les images aperçues après le générique, tout espoir n’est pas perdu pour cette saison 2.

-Gergely Herpai “BadSector”-

 

The Last of Us Saison 2 Épisode 1

Direction - 4.8
Acteurs - 5.2
Histoire - 5.6
Visuels/Musique/Sons/Action - 4.8
Ambiance - 5.6

5.2

MÉDIOCRE

Résumé : Le premier épisode de la saison 2 de *The Last of Us* déçoit par son absence de tension, ses dialogues lourds et sa mise en place sans relief. Un seul affrontement donne un aperçu du potentiel de la série, mais l’ensemble reste plat et sans audace. Pourtant, la suite annoncée semble bien plus prometteuse, laissant espérer une remontée en puissance prochaine.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)