La surprenante origine du DRM de Valve : comment un ado et 500 dollars ont changé l’industrie du jeu vidéo à jamais

Le fameux système anti-piratage de Valve est né grâce au neveu d’une cadre de l’entreprise, qui avait utilisé un chèque de 500 dollars destiné à ses frais scolaires pour acheter un duplicateur de CD-ROM, avant de remercier chaleureusement sa tante.

 

Lors de la GDC de cette année, Monica Harrington, membre fondatrice et première directrice marketing de Valve, est revenue sur les débuts du géant du jeu vidéo, notamment derrière les célèbres Half-Life et Steam.

Parmi les nombreuses anecdotes racontées par Harrington, l’une des plus frappantes révèle comment est né le DRM de Valve. Dans les premières années de la société, elle avait envoyé à son neveu un chèque de 500 dollars pour couvrir ses frais scolaires. Au lieu de cela, le jeune homme s’est offert un duplicateur de CD-ROM, puis a fièrement écrit une lettre de remerciement, expliquant avec enthousiasme comment il pouvait désormais facilement copier et distribuer des jeux à ses amis.

« À cette époque, le piratage grand public devenait un réel problème », explique Harrington. « Mon propre neveu venait juste d’utiliser le chèque de 500 dollars que je lui avais envoyé pour s’offrir un duplicateur de CD-ROM. Il m’a ensuite écrit une très jolie lettre pour me remercier en précisant qu’il était ravi de pouvoir copier des jeux et les partager avec ses amis. »

Harrington, davantage impliquée dans l’aspect commercial et marketing chez Valve, souligne que le piratage représentait une menace sérieuse pour le modèle économique de l’entreprise. À l’époque, la plupart des jeux PC, dont Half-Life, étaient distribués sur CD-ROM sans système de protection, contrairement aux consoles comme la PlayStation, qui disposaient de leurs propres protections.

« À cause de joueurs comme mon neveu, nous avons décidé de mettre en place un système d’authentification », raconte Harrington. « Les joueurs devaient désormais valider et enregistrer leur copie directement auprès de Valve. Très vite, des forums ont été submergés par des plaintes du type “Le jeu ne fonctionne pas”. Mike Harrington (cofondateur de Valve) a paniqué et a appelé personnellement plusieurs personnes qui avaient exprimé ces plaintes. Il s’est avéré qu’aucune d’entre elles n’avait acheté le jeu légalement. Notre système d’authentification fonctionnait donc parfaitement. »

Dans une interview accordée à PC Gamer, Harrington ajoute en souriant que Mike et elle n’ont pas exactement le même souvenir des événements. Monica assure que, dès l’instant où elle a découvert les agissements de son neveu, elle était convaincue qu’un système de DRM était indispensable, tandis que Mike estime que cette décision était déjà envisagée auparavant. « Sur le moment, j’ai évidemment demandé à mon neveu “Mais à quoi tu pensais ?”. Puis j’ai réalisé qu’il ne voyait tout simplement aucun mal à ce qu’il faisait. »

« Il avait 19 ans et ne réfléchissait pas à des choses comme les entreprises, les modèles économiques ou la propriété intellectuelle », explique Harrington. Le jeune homme s’est ensuite profondément excusé, et elle lui a répondu : « Tu n’as pas idée à quel point ce que tu as fait a été précieux. »

Même si les deux protagonistes ont des souvenirs légèrement différents des circonstances exactes de la mise en place du DRM, l’acte du neveu de Harrington a clairement joué un rôle clé dans l’élaboration du système qui définit aujourd’hui la manière dont la plupart des joueurs PC utilisent Steam.

Enfin, Harrington est également revenue sur les difficultés initiales de Valve avec l’éditeur Sierra, révélant que la société était prête à quitter complètement le marché du jeu vidéo si elle ne récupérait pas les droits de Half-Life. « Ce n’était pas une menace en l’air », précise-t-elle. « Nous ne voulions pas prendre tous les risques uniquement pour enrichir quelqu’un d’autre. »

Source : PC Gamer

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