CRITIQUE DE FILM – Captain America : La dernière mission aurait pu être le film le plus marquant de Marvel cette année, mais il ressemble davantage à une redite fatiguée. Bien qu’il s’agisse du quatrième film Captain America, c’est la première fois que Steve Rogers n’est pas celui qui brandit le bouclier. Sam Wilson, qui a hérité du rôle à la fin d’Avengers : Endgame, assume désormais officiellement le titre. Le film tente de l’introduire en digne successeur, tout en mêlant intrigues politiques et ennemis de l’ombre. Mais l’objectif est-il atteint, ou est-ce juste un énième produit formaté par la machine Marvel ?
Sam Wilson est désormais un Captain America à part entière, alors que les États-Unis inaugurent leur nouveau président, Thaddeus “Thunderbolt” Ross (Harrison Ford), à la suite du décès du personnage incarné par William Hurt. Mais lorsqu’une mystérieuse tentative d’assassinat place l’« oublié » Captain America, Isaiah Bradley (Carl Lumbly), sous le feu des projecteurs, Sam se lance dans une enquête qui le mène vers un ennemi manipulateur et assoiffé de vengeance.
Le problème avec La dernière mission, c’est qu’il essaie de retrouver l’essence des précédents Captain America, mais finit par se noyer dans sa propre répétition. The Falcon and the Winter Soldier avait déjà largement exploré les doutes de Sam quant à son rôle et à la signification du bouclier, mais ce film ne fait que recycler ces thématiques sans rien apporter de nouveau. Captain America s’est toujours distingué par sa volonté de protéger les autres, et si Sam Wilson perpétue cet héritage, le film, lui, préfère mettre en avant le président Ross incarné par Harrison Ford. Ce ne serait pas un problème en soi si La dernière mission était au moins divertissant – mais il ne l’est pas.
Une relecture sombre et épuisante
Le film tente désespérément de recréer ce qui a fait le succès des précédents Captain America : l’atmosphère tendue de thriller d’espionnage de The Winter Soldier, l’ampleur du conflit mondial de Civil War et le drame de guerre de The First Avenger. Le problème ? Alors que les aventures de Steve Rogers trouvaient toujours le bon équilibre entre émotion et divertissement, La dernière mission ne propose presque rien de réellement captivant – à moins de considérer ses scènes d’action spectaculaires mais dénuées d’âme comme un point fort.
Les clichés habituels des films Marvel sont tous là : une scène d’action obligatoire dès le début (parce que « c’est ainsi qu’un film Marvel doit commencer »), Sam abandonne son costume blanc pour une version bleu marine – sans raison apparente, si ce n’est pour vendre de nouvelles figurines. Le film donne l’impression d’être un spectacle creux habillé en Captain America, mais vidé de toute la profondeur et du développement de personnage qui faisaient la force des épisodes précédents.
Le verdict ? Un film Marvel surchargé d’effets spéciaux numériques, dont l’unique nouveauté est de nous rappeler que ce Captain America n’est pas Steve Rogers. La seule véritable singularité de Sam Wilson réside dans son style de combat : ses acrobaties aériennes et l’utilisation de ses ailes sont impressionnantes. Mais pour le reste, Wilson est réduit à une pâle copie de Steve Rogers, entouré de nouveaux visages.
Un casting talentueux qui tente de sauver le navire
S’il y a bien un élément qui pourrait sauver le film, c’est Anthony Mackie. Fidèle à lui-même, il insuffle toute sa prestance au personnage, mais le scénario semble volontairement le freiner. Sam Wilson a toujours été un personnage apprécié du MCU, mais dès qu’il passe au premier plan, il perd tout ce qui faisait son charme. La dernière mission semble avoir oublié pourquoi nous l’avions aimé, et le transforme en un Captain America fade et inintéressant.
Harrison Ford, en revanche, brille en président Ross. Son arc narratif – un ancien militaire colérique qui cherche à devenir un meilleur leader – apporte au moins un peu de profondeur émotionnelle au film. Et bien sûr, sa transformation inévitable en Red Hulk est traitée avec tout le charisme qu’on attend de Ford. Les effets spéciaux à ce moment-là sont étonnamment réussis, bien que le décor fleuri en arrière-plan soit si artificiel qu’on croirait voir un écran vert géant.
En fin de compte, La dernière mission illustre parfaitement ce qui freine le MCU depuis Endgame. L’intention de corriger le tir est perceptible, mais le film se prend trop au sérieux, oubliant totalement l’énergie et la légèreté qui devraient caractériser un Captain America. Et c’est sans doute la plus grande déception : en tant que fan inconditionnel de Captain America, j’ai trouvé bien peu de choses à apprécier dans ce film. Autant dire que c’est une immense désillusion.
-Herpai Gergely « BadSector »-
Captain America: Brave New World
Direction - 3.2
Acteurs - 7.2
Histoire - 3.6
Visualité - 6.2
Ambiance - 4.2
4.9
FAIBLE
Marvel n'a toujours pas retrouvé sa gloire d'antan : il s'agit d'une suite médiocre et faible qui, bien que spectaculaire, manque totalement de cœur et de développement des personnages. Si vous êtes là pour l'action en CGI, cela peut être agréable, mais si vous vous attendez à un très bon film sur Captain America, il vaut mieux ne pas s'y intéresser.