Très attendu, Kingdom Come: Deliverance 2 est enfin disponible et fait déjà sensation. Sorti hier à 17h00, le RPG en monde ouvert a attiré 132 629 joueurs simultanés en seulement deux heures, dépassant ainsi son prédécesseur. En plus de son gameplay remarquable, le jeu brille également par son aspect visuel, évitant la mode de l’Unreal Engine 5 pour rester fidèle au CryEngine. D’ailleurs, selon son réalisateur Daniel Vávra, le choix de CD Projekt RED d’utiliser l’Unreal Engine 5 pour The Witcher 4 est une grave erreur.
En 2023, le studio polonais annonçait qu’il abandonnerait son moteur maison, le REDengine – utilisé depuis The Witcher jusqu’à Cyberpunk 2077 – pour adopter l’Unreal Engine 5 d’Epic Games. Une décision qui a placé CD Projekt parmi de nombreux studios misant tout sur la qualité visuelle du moteur, bien que ce dernier ait suscité de nombreuses critiques concernant ses problèmes de performances.
De son côté, Kingdom Come: Deliverance 2 fonctionne avec le CryEngine 5, le moteur de Crytek qui a alimenté des jeux comme Crysis et Hunt: Showdown. Un choix qui s’éloigne de la tendance actuelle et que Vávra considère non seulement comme judicieux, mais aussi comme un avertissement pour les autres développeurs quant aux risques liés à l’utilisation massive de l’Unreal Engine 5.
En particulier, il pointe du doigt CD Projekt RED et les grandes difficultés d’adaptation du moteur pour The Witcher 4, des problèmes que le studio polonais a d’ailleurs reconnus. Comme il l’a expliqué lors de son intervention dans le Fantastický Podcast:
“Si vous créez un jeu se déroulant dans un désert avec des rochers, ce moteur fonctionne très bien, mais avec des arbres et une végétation dense, il peine beaucoup plus.”
Le problème, selon lui, est que l’Unreal Engine 5 dépend fortement de logiciels supplémentaires comme Nanite, un système de virtualisation de la géométrie qu’Epic Games décrit comme une “révolution pour le développement de jeux vidéo”, mais qui “n’est pas capable de générer correctement des environnements complexes.” Un autre point de friction soulevé par Vávra concerne la décision de CD Projekt RED d’abandonner son moteur graphique propriétaire, ce qui a laissé ses ingénieurs, animateurs et programmeurs expérimentés face à une technologie qu’ils ne maîtrisent pas.
Pour le réalisateur du RPG médiéval, l’Unreal Engine 5 n’est pas adapté aux consoles
Au-delà des difficultés techniques, le directeur de Warhorse Studios remet également en question la viabilité de l’Unreal Engine 5 en termes d’accessibilité pour les joueurs. S’il reconnaît que le moteur permet d’atteindre des graphismes impressionnants, il estime néanmoins que pour en exploiter pleinement le potentiel, il faut posséder un PC haut de gamme coûtant plusieurs milliers d’euros.
“La majorité des joueurs ne possèdent pas ces machines, ce qui rend cette technologie inefficace pour le marché grand public.”
D’ailleurs, selon une analyse de Digital Foundry consacrée à Kingdom Come: Deliverance 2, l’utilisation du CryEngine apparaît comme un choix logique pour séduire le public console. D’après l’équipe britannique spécialisée en hardware et software, le RPG tourne avec une stabilité remarquable sur Xbox Series X|S et PS5, tandis que la version PS5 Pro exploite encore mieux son monde ouvert grâce à sa puissance matérielle légèrement supérieure.
Source: 3djuegos
