Silo Saison 2 – Un thriller dystopique encore plus grand et plus captivant

CRITIQUE DE SÉRIE – La situation est plutôt critique. Alors que la nouvelle année commence, il est difficile d’espérer que 2025 célèbre la bonté humaine triomphante – et c’est un euphémisme. Pourtant, le retour de Silo nous rappelle que les choses peuvent toujours empirer. Dans cet avenir sombre, Jules (Rebecca Ferguson) quitte son silo pour en découvrir un autre, où elle rencontre un survivant mystérieux (Steve Zahn). Pendant ce temps, une révolte se prépare dans son ancien refuge.

 

La première saison s’était achevée sur un cliffhanger renversant. Désormais, la tant attendue deuxième saison est arrivée sur Apple TV+ et récompense amplement l’attente.

 

 

Tensions croissantes et horizons élargis

 

La deuxième saison reprend exactement là où la première s’était arrêtée : Juliette, incarnée avec une détermination farouche par Ferguson, trouve refuge dans un silo voisin. Là, elle fait la connaissance de Solo (Steve Zahn), son unique occupant, et découvre que son ancien silo n’est qu’un parmi d’autres, tous vulnérables aux révoltes internes et à la destruction de leurs habitants. Pendant ce temps, Bernard (Tim Robbins), le maire manipulateur, soutenu par la juge ambitieuse Meadows (Tanya Moodie) et le rigoureux chef de la sécurité Robert (Common), fait tout pour étouffer une insurrection naissante. Juliette, de son côté, devient une figure héroïque légendaire, perçue comme la preuve que la survie à l’extérieur est peut-être possible.

La première saison brillait par son ingéniosité et ses moments palpitants, mais cette deuxième saison monte encore d’un cran. Le rythme reste lent et l’atmosphère visuelle, sombre et oppressante – à regarder idéalement dans une pièce plongée dans l’obscurité avec un écran bien lumineux. Cependant, ce choix esthétique accentue la claustrophobie de cet univers souterrain, où le simple fait de respirer de l’air frais ou de sentir les rayons du soleil sur sa peau devient une raison suffisante pour risquer sa vie.

La fuite audacieuse de Juliette ouvre de nouvelles perspectives aux habitants du silo. Après avoir vu que l’extérieur n’est pas synonyme de mort immédiate, ils nourrissent des ambitions bien plus grandes que la simple survie. Mais Juliette doit les empêcher de connaître le même sort tragique que leurs voisins, dont les cadavres jonchent les paysages désolés.

 

 

Mythologie approfondie et nouveaux personages

 

La première saison de cette série de science-fiction, inspirée des romans dystopiques de Hugh Howey, nous présentait les derniers 10 000 humains vivant dans un silo souterrain pour échapper aux conditions apocalyptiques qui rendent la surface inhabitable depuis des siècles. Ceux qui tentaient de quitter le silo – ou qui y étaient contraints – mouraient en quelques minutes, sous les yeux de toute la communauté grâce à des retransmissions en direct.

Cette deuxième saison, adaptée en partie de Silo – Origines, plonge encore plus profondément dans l’univers mythologique de la série, tout en introduisant de nouveaux éléments fascinants. Le créateur et showrunner Graham Yost intensifie immédiatement les tensions : après l’exil de Juliette, les conflits éclatent rapidement entre le maire Bernard (Robbins) et ses alliés.

Alors que la première saison optait pour une approche plus procédurale, dévoilant lentement ses mystères centraux, cette suite mise davantage sur l’action tout en conservant les intrigues politiques, les luttes de pouvoir et les rebondissements surprenants. L’univers immersif reste tout aussi captivant, et l’attention portée aux détails continue d’impressionner.

 

 

Commentaire social et jeux de pouvoir

 

L’un des points forts persistants de Silo est sa capacité à offrir un commentaire social incisif. Alors que politiciens et figures publiques manipulent les masses au nom de l’« ordre », attisant la peur et les tensions de classe, l’univers dystopique de la série résonne étrangement avec notre propre réalité. Dans le rôle du maire manipulateur, Tim Robbins excelle, tandis que les dynamiques entre lui, la juge Meadows (Moodie) et Robert Sims (Common) ajoutent des couches de complexité. Il est à la fois choquant et fascinant de voir jusqu’où ces personnages sont prêts à aller pour « protéger le silo ». Robert Sims et sa femme Camille (Alexandria Riley) se distinguent particulièrement, incarnant une ambition quasi-macbethienne.

Cependant, cette abondance de machinations peut parfois éclipser l’histoire personnelle de Juliette. La rébellion qui se profile dans le silo prend parfois le pas sur les événements captivants qui se déroulent dans le mystérieux silo voisin. Ce déséquilibre peut être frustrant, mais Ferguson brille de nouveau dans un rôle exigeant sur les plans physique et émotionnel. Son lien avec Solo, interprété avec sensibilité par Zahn, apporte une touche plus intime et émouvante.

Le monde de Silo demeure un tour de force visuel. Le travail de Nicole Northridge en tant que chef décoratrice impressionne par sa richesse de détails, tout comme lors de la première saison. Le deuxième silo présenté cette saison regorge de mécanismes complexes et d’éléments mobiles, renforçant encore davantage l’immersion. Cette minutie dans la construction de l’univers s’accompagne d’un développement mythologique approfondi, incluant des flashbacks captivants et un aperçu inédit de l’histoire d’une autre communauté. Le résultat est une plongée souterraine à la fois tendue et envoûtante.

Bien que cette saison soulève plus de questions qu’elle n’en résout, la série reste un spectacle captivant. Chaque révélation invite le spectateur à se demander s’il existe un semblant de vérité derrière le voile des mensonges.

 

 

La série prend des risques narratifs

 

Depuis ses débuts, Silo a osé s’aventurer sur des terrains narratifs risqués. Le premier épisode suivait deux personnages qui ne réapparaîtraient jamais, et Rebecca Ferguson n’était introduite comme protagoniste qu’à la toute fin. La deuxième saison s’ouvre audacieusement avec un épisode presque muet, dans lequel Juliette lutte pour survivre dans le refuge de fortune de Solo.

Ce qui élève vraiment cette saison, c’est l’urgence croissante dans la quête de vérité et de survie de chaque personnage. Cet univers est une véritable poudrière, où une seule idée néfaste peut entraîner l’extinction de l’humanité. Comme le dit le nouveau shérif : « Ce n’est pas moi qui ai franchi la ligne – c’est la ligne qui a bougé. »

Une série où les décisions individuelles peuvent sceller le sort d’une communauté entière n’offre pas un répit réconfortant. Mais Silo ajoute une profondeur fascinante à cette dystopie inventive en montrant comment une mauvaise idée peut consumer une population entière. Et dans un monde qui devient de plus en plus dystopique, nous pouvons au moins sortir, respirer un bon coup – avant de revenir pour savourer une série captivante.

 -Gergely Herpai « BadSector »-

 

 

Silo Saison 2

Direction - 8.2
Acteurs - 8.6
Histoire - 8.8
Visuels/Musique/Sons - 8.8
Ambiance - 9.2

8.7

EXCELLENT

La deuxième saison de Silo approfondit encore son univers tout en introduisant de nouveaux personnages fascinants et une narration haletante. Avec ses visuels époustouflants et son commentaire social percutant, cette série dystopique s’impose comme un incontournable, offrant une suite digne de sa première saison.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)