CRITIQUE DE FILM – Avec Smile, Parker Finn avait offert un premier film marquant, plongeant le spectateur dans l’angoisse psychologique la plus sombre. Ce mélange entre horreur surnaturelle et psychologie avait captivé par ses frissons, tout en abordant des thèmes de santé mentale. Aujourd’hui, Smile 2 revient avec des idées similaires, bien que l’effet de choc ait perdu de sa force. Les frissons sont au rendez-vous, et la performance audacieuse de Naomi Scott vaut toujours un détour par le cinéma.
Dans la peau d’une superstar pop déjà sous pression, l’héroïne de Smile 2 fait face au péril de sa propre santé mentale, tout comme le premier opus avait exploré ce territoire terrifiant. Finn, ici scénariste et réalisateur, met en scène Naomi Scott dans le rôle d’une chanteuse qui tente de se reconstruire après une dépendance et la mort tragique de son compagnon. Au fil du film, des visages souriants et inquiétants la hantent, plongeant le spectateur dans une ambiance glaciale, même si cette fois Finn s’appuie un peu trop sur des clichés du genre.
De quoi faire sourire producteurs et distributeurs
Le premier Smile, sorti en 2022, a rapporté 217 millions de dollars dans le monde avec un budget modeste. Si cette suite connaît un succès similaire, un nouveau phénomène horrifique pourrait voir le jour, s’ajoutant aux franchises Scream et Paranormal Activity – même si cette dernière s’est un peu essoufflée au fil des ans.
Naomi Scott incarne Skye Riley, une icône de la pop prête à se relancer dans une tournée après un passage en désintoxication pour alcoolisme et addiction à la cocaïne. Un an s’est écoulé depuis le décès de son petit ami, Paul (Ray Nicholson), dans un accident de voiture dont elle a réchappé de justesse, et Skye veut prouver qu’elle a laissé derrière elle les cauchemars de son passé. Cependant, en rendant visite à Lewis (Lukas Gage), un ami dealer de médicaments, elle découvre avec horreur son sourire menaçant avant qu’il ne se donne la mort. Rapidement, Skye remarque que d’autres autour d’elle affichent ce même sourire inquiétant. Est-ce une illusion ou une véritable menace ?
Pour ceux qui ont vu le premier Smile ou son court-métrage original de 2020, Laura Hasn’t Slept, le sort de Skye n’est pas un mystère. L’un des principaux problèmes de Smile 2 réside dans le fait que le public est en avance sur le protagoniste, ignorant qu’elle est la nouvelle victime d’une malédiction, où chaque personne touchée par cette présence démoniaque meurt après une semaine. Le premier opus captivait grâce au mystère à résoudre, mais malgré le talent visuel et l’humour noir de Finn, l’effet de surprise est moindre dans cette suite.
Une descente en enfer… un peu superficielle
D’abord, Smile 2 semble partir sur une idée intéressante : le milieu oppressant de la célébrité offre un cadre idéal pour un thriller horrifique. Tentant de satisfaire sa mère et manageuse ambitieuse, Elizabeth (Rosemarie DeWitt), Skye subit une pression énorme pour offrir un spectacle de retour grandiose.
La mise en scène de Finn, épaulé par le directeur de la photographie Charlie Sarroff et le monteur Elliot Greenberg, dépeint la vie de Skye comme une vitrine brillante mais oppressante. Avant même l’apparition des sourires inquiétants, il est évident qu’elle vit une existence solitaire et déshumanisante.
Une fin sans sourire
Pour que ce concept soit pleinement convaincant, le personnage de Skye aurait dû être bien plus étoffé. Scott, désignée « étoile montante » en 2015, a la voix et la présence scénique nécessaires pour incarner cette superstar. (Et son accent américain est impeccable.) Mais malgré la montée en intensité de son interprétation, Smile 2 échoue à donner du relief aux traumatismes passés et aux luttes actuelles de Skye.
À mesure que Skye perd pied, elle revit l’accident tragique de son compagnon, mais le film mise tellement sur des sursauts prévisibles qu’il ne plonge jamais dans sa souffrance intérieure. Scott suggère les sentiments de culpabilité, de deuil et le combat pour la sobriété – les visages effrayants représentent clairement ces luttes –, mais à mesure que les terreurs s’intensifient, le personnage reste en surface, pris dans des visions de plus en plus absurdes. Smile 2 offre des moments osés, mais les incohérences du scénario de Finn transforment ce film en une suite qui, au lieu de susciter la peur ou un sourire, n’obtient qu’un haussement d’épaules.
Sorti au cinéma le 18 octobre, Smile 2 sera bientôt disponible en streaming. Un conseil : économisez le prix du billet et attendez de le voir chez vous.
-Gergely Herpai, « BadSector »-
Smile 2
Direction - 5.5
Acteurs - 7.1
Histoire/Horreur - 6.8
Visuels/Musique/Sons - 4.6
Ambiance - 5.8
6
CORREKT
Smile 2 tente de retrouver l’intensité de l’original, mais sans la fraîcheur, il reste bien plus fade. La performance impressionnante de Naomi Scott ne peut suffire à sauver un film qui manque d’originalité et n’atteint pas le niveau de son prédécesseur. En fin de compte, le film se termine par un haussement d’épaules – mieux vaut attendre qu’il soit en streaming.