ACTUS DE TECH – L’intelligence artificielle reflète qui nous sommes. Par conséquent, elle doit être réglementée de manière ciblée et responsable, et être rendue accessible à tous, afin que nous puissions utiliser cette technologie pour le bien-être de la société, selon les conclusions d’une récente étude dirigée par les experts de l’Université Corvinus.
À quoi ressemblerait le monde dans quelques décennies si les gens vivaient en harmonie avec une intelligence artificielle de plus en plus avancée ? C’est la question explorée dans leur dernier article par les chercheurs de l’Université Corvinus de Budapest et de l’Université Nationale de la Fonction Publique, récemment publié dans la prestigieuse revue AI & Society.
Lorsque nous réfléchissons à l’avenir, nos idées sont généralement limitées par les contraintes pratiques. Cependant, si nous renversons cette logique conventionnelle et, au lieu de nous adapter passivement à ce qui est probable, nous explorons activement à quoi pourrait ressembler un avenir meilleur et déterminons les étapes nécessaires pour l’atteindre, nous pouvons découvrir le monde que nous désirons vraiment. C’est exactement ce qu’a fait l’équipe de recherche composée d’Alexandra Köves, Katalin Fehér, Lilla Vicsek et Máté Fischer.
Au cours de l’été 2022, ils ont travaillé pendant plusieurs jours avec un groupe d’experts hongrois issus de différents secteurs. L’équipe a recueilli des idées sur la façon dont 16 experts imaginaient un avenir idéal d’ici 2060 et a identifié les étapes nécessaires pour atteindre cet état souhaité au cours des prochaines décennies. Les chercheurs ont ensuite résumé comment l’intelligence artificielle peut contribuer à un avenir sûr et équitable et quelles lignes directrices devraient être suivies pour réglementer cette nouvelle technologie.
L’objectif : équilibre entre la nature, l’humanité et la technologie
L’un des résultats clés de l’étude est que l’intelligence artificielle doit finalement servir le bien-être. Cependant, une relation harmonieuse avec la société et la nature ne peut émerger que si les gens développent consciemment la technologie dans cette direction. «L’avenir idéal peut être atteint si les parties prenantes ne renoncent pas au contrôle et à la réglementation de l’IA, même si cela nécessite de prendre des décisions fondées sur des principes moraux», a souligné Alexandra Köves, économiste écologique, professeure associée à Corvinus et auteure principale de l’étude.
L’étude a également révélé que le bien-être humain peut être maintenu si chacun peut apprendre sur l’IA, comprendre son fonctionnement et y accéder de manière décentralisée et personnalisée. Il est essentiel que l’IA reste accessible au public et ne soit pas uniquement dirigée par des intérêts axés sur le profit. En théorie, l’IA offre des opportunités pour améliorer les services publics et optimiser la répartition des ressources ; cependant, sous sa forme actuelle, elle a des impacts environnementaux clairs.
L’étude souligne que les répondants croient en une collaboration homme-IA. Les participants insistent sur la nécessité de maintenir un équilibre entre la nature, l’humanité et la technologie, soulignant l’importance d’une responsabilité partagée et de l’implication d’experts dans le développement et la réglementation de l’IA. Après tout, la technologie reflète qui nous sommes.
Métaphore quantique de l’intégration de l’IA
L’émergence de l’intelligence artificielle bouleverse le fonctionnement des sociétés et des économies, transforme les relations humaines et façonne déjà l’avenir de l’humanité – elle est liée à tout. En s’inspirant de la théorie de l’intrication quantique développée en physique quantique, les chercheurs ont interprété l’IA comme faisant partie d’un système complexe.
«L’IA va devenir une partie de notre environnement, et tout comme avec les systèmes écologiques, nous devons également viser l’équilibre ici», a souligné la sociologue Lilla Vicsek, autre auteure de l’étude à Corvinus. Cette intrication implique une responsabilité : comme l’IA influence la justice sociale, la durabilité écologique, la résilience des sociétés et le bien-être, les considérations éthiques prendront de plus en plus d’importance.
Source : Communiqué de presse Corvinus
