Chez Activision, six cents travailleurs du contrôle qualité ont formé un syndicat, établissant un nouveau record de taille dans l’industrie.
Ce qui est intéressant, c’est que le précédent détenteur du record était également une filiale de Microsoft. C’est donc un exploit qui reste entre les mains du géant technologique basé à Redmond, puisqu’Activision Blizzard King fait désormais partie de Microsoft. Le record précédent était détenu par Zenimax Workers United avec 300 membres, soit la moitié du nombre de personnes qui composaient ce syndicat chez Activision, qui à son tour a été formé par le biais du CWA (Communications Workers of America), a rapporté The Verge.
Microsoft a signé un accord de neutralité du travail avec la CWA en janvier 2022, à la suite d’initiatives syndicales dans l’industrie du jeu (et notamment sous Activision Blizzard). Ce fut une grande victoire pour la CWA, tout en lançant également une campagne stratégique de plusieurs années menée par Microsoft qui a grandement contribué à faire d’Activision Blizzard le roi. Étant donné que Microsoft est propriétaire de l’entreprise, ils ont pu créer le syndicat plus facilement et plus proprement, mais malgré cela, il ne faut pas oublier que Microsoft a récemment (il y a environ un mois) licencié 1 900 personnes chez l’éditeur, et ce ne serait vraiment pas le cas. Ce serait une grande surprise si nous entendons parler d’autres licenciements chez Microsoft en 2024 (environ 8 000 personnes ont déjà perdu leur emploi dans l’industrie du jeu rien qu’en 2024, et nous sous-estimons certainement ce chiffre).
L’approche de Microsoft n’est donc pas hostile à cet égard, même si plusieurs entreprises américaines (certes pas des sociétés de jeux) estiment également que le NLRB (National Labor Relations Board) est contraire à la Constitution américaine. Ces sociétés comprennent Amazon, SpaceX et Trader Joe’s. Parmi eux, seul Amazon est impliqué dans l’industrie du jeu vidéo.
La protection syndicale est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir les licenciements massifs. Cela arrive si souvent de nos jours que les travailleurs protègent simplement leurs propres moyens de subsistance, et non le portefeuille de la direction.