{"id":96802,"date":"2024-11-18T23:11:36","date_gmt":"2024-11-18T22:11:36","guid":{"rendered":"https:\/\/thegeek.site\/?p=96802"},"modified":"2024-11-19T00:13:28","modified_gmt":"2024-11-18T23:13:28","slug":"like-a-dragon-yakuza-une-adaptation-de-yakuza-qui-manque-cruellement-de-like","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/thegeek.site\/2024\/11\/18\/like-a-dragon-yakuza-une-adaptation-de-yakuza-qui-manque-cruellement-de-like\/","title":{"rendered":"Like a Dragon : Yakuza \u2013 Une adaptation de Yakuza qui manque cruellement de “like”"},"content":{"rendered":"
<\/p>\n
Quand Prime Video a lev\u00e9 le voile sur cette s\u00e9rie, les aficionados de la saga culte ont imm\u00e9diatement dout\u00e9 de la capacit\u00e9 de cette adaptation \u00e0 retranscrire l\u2019univers unique de Like a Dragon<\/strong><\/em>. L\u2019absence annonc\u00e9e de moments iconiques, comme les sc\u00e8nes de karaok\u00e9, a suffi \u00e0 mettre en question la compr\u00e9hension des cr\u00e9ateurs quant au charme si particulier des jeux. H\u00e9las, ces doutes \u00e9taient fond\u00e9s. L\u2019humour et la l\u00e9g\u00e8ret\u00e9, indispensables pour \u00e9quilibrer la gravit\u00e9 dramatique des jeux, sont ici absents. Ce Like a Dragon<\/strong><\/em> n\u2019est qu\u2019un m\u00e9lodrame longuet, d\u00e9pourvu de toute \u00e9nergie, qui n\u2019aurait jamais attir\u00e9 l\u2019attention sans la marque Yakuza.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Certes, les jeux Yakuza<\/strong><\/em> ne manquent pas de m\u00e9lodrame, mais leur v\u00e9ritable force r\u00e9side dans l\u2019\u00e9quilibre entre gravit\u00e9 et absurdit\u00e9. Le protagoniste Kazuma Kiryu, incarn\u00e9 ici par Ry\u014dma Takeuchi, est un homme droit et rigide qui se retrouve r\u00e9guli\u00e8rement plong\u00e9 dans des situations aussi burlesques qu\u2019improbables. Ce contraste entre un sc\u00e9nario principal s\u00e9rieux et des \u00e9l\u00e9ments hilarants cr\u00e9e une dynamique unique. Malheureusement, cette adaptation semble ignorer cet aspect essentiel.<\/p>\n La s\u00e9rie adopte une narration non lin\u00e9aire, alternant entre deux p\u00e9riodes, et suit l\u2019histoire de Kiryu et de ses amis \u2013 Nishikiyama, Yumi, Miho et Aiko. Partant d\u2019un orphelinat, le groupe se retrouve rapidement m\u00eal\u00e9 \u00e0 un r\u00e9seau clandestin de paris sur des combats ill\u00e9gaux, orchestr\u00e9 par la p\u00e8gre. Dix ans plus tard, ils doivent affronter les cons\u00e9quences de leurs choix. Mais les \u00e9v\u00e9nements paraissent souvent inachev\u00e9s, les intrigues abandonn\u00e9es en cours de route. L\u2019ensemble manque de coh\u00e9rence, donnant l\u2019impression de survoler un r\u00e9cit sans profondeur.<\/p>\n Inspir\u00e9e librement des jeux Yakuza 0<\/strong><\/em> et Yakuza<\/strong><\/em>, la s\u00e9rie prend de nombreuses libert\u00e9s et simplifie \u00e0 outrance. Le sc\u00e9nario originel se r\u00e9duit \u00e0 une banale qu\u00eate de vengeance, avec un d\u00e9nouement tout aussi insatisfaisant que son introduction. En transposant les \u00e9v\u00e9nements de Yakuza 0<\/strong><\/em> de 1988 \u00e0 1995, la s\u00e9rie perd \u00e9galement une critique satirique essentielle sur l\u2019absurdit\u00e9 de la bulle immobili\u00e8re de Tokyo. Une d\u00e9cision \u00e9trange, d\u2019autant plus que la p\u00e9riode choisie \u00e9tait marqu\u00e9e par une profonde crise \u00e9conomique au Japon, en complet d\u00e9calage avec l\u2019abondance affich\u00e9e dans le r\u00e9cit.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Cela dit, tout n\u2019est pas \u00e0 jeter. La reconstitution d\u00e9taill\u00e9e de Kamuroch\u014d est impressionnante. Les meilleurs moments de la s\u00e9rie r\u00e9sident dans son souci du d\u00e9tail, avec des clins d\u2019\u0153il culturels pr\u00e9cis, comme les affiches de films fid\u00e8les \u00e0 l\u2019\u00e9poque, \u00e9voquant par exemple le succ\u00e8s de Forrest Gump<\/strong><\/em> lors de sa sortie japonaise en 1995. Les sc\u00e8nes finales, avec une pl\u00e9thore de figurants, apportent une certaine vitalit\u00e9 \u00e0 l\u2019univers. Mais cette richesse visuelle ne parvient pas \u00e0 masquer le manque d\u2019\u00e2me de l\u2019ensemble.<\/p>\n Kento Kaku brille dans le r\u00f4le de Nishikiyama, en particulier dans les s\u00e9quences de 2005, o\u00f9 son regard per\u00e7ant et imp\u00e9n\u00e9trable lui conf\u00e8re une aura inqui\u00e9tante. Dans les flashbacks de 1995, il d\u00e9voile une facette diff\u00e9rente de son personnage, montrant une r\u00e9elle ma\u00eetrise de son jeu, m\u00eame si les \u00e9v\u00e9nements qui l\u2019entourent manquent de consistance. Munetaka Aoki, parfait dans le r\u00f4le de Majima, souffre d\u2019un cruel manque de temps \u00e0 l\u2019\u00e9cran. Sa pr\u00e9sence, sporadique au d\u00e9but, reste sous-exploit\u00e9e jusque dans le final. Les fans seront ravis d\u2019entendre au moins une fois son c\u00e9l\u00e8bre \u00ab Kiryu-chan ! \u00bb, mais cette r\u00e9plique culte, prononc\u00e9e hors champ, souligne \u00e0 quel point Majima est rel\u00e9gu\u00e9 au second plan.<\/p>\n <\/p>\nUne gravit\u00e9 trop pesante, sans la folie absurde<\/h3>\n
Une esth\u00e9tique r\u00e9ussie, mais un univers sans \u00e2me<\/h3>\n