{"id":73510,"date":"2023-06-26T21:19:21","date_gmt":"2023-06-26T19:19:21","guid":{"rendered":"https:\/\/thegeek.site\/?p=73510"},"modified":"2023-06-26T21:19:21","modified_gmt":"2023-06-26T19:19:21","slug":"indiana-jones-et-le-cadran-de-la-destinee-cet-harrison-ford-appartient-a-un-musee","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/thegeek.site\/2023\/06\/26\/indiana-jones-et-le-cadran-de-la-destinee-cet-harrison-ford-appartient-a-un-musee\/","title":{"rendered":"Indiana Jones et le Cadran de la destin\u00e9e \u2013 Cet Harrison Ford appartient \u00e0 un mus\u00e9e"},"content":{"rendered":"

CRITIQUE DE FILM – Bien s\u00fbr, James Mangold n’est pas Steven Spielberg, et il serait injuste de comparer tout r\u00e9alisateur hollywoodien \u00e0 Spielberg. En effet, il est plut\u00f4t admirable que Mangold ait trouv\u00e9 son propre style pour mettre fin \u00e0 cette franchise \u00e9tonnamment ancienne. Malheureusement, ce qu’il n’a pas trouv\u00e9, c’est pourquoi il \u00e9tait n\u00e9cessaire de raviver cette franchise.<\/h4>\n

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Tout comme Luke Skywalker ou Charles Foster Kane dans Citizen Kane, Indiana Jones fait partie de ces personnages que nous associons presque au cin\u00e9ma lui-m\u00eame. La s\u00e9rie de films de Spielberg, dans laquelle nous suivons un professeur d’arch\u00e9ologie qui est aussi un super-h\u00e9ros, s’est ancr\u00e9e dans la culture populaire, tout comme la sc\u00e8ne iconique o\u00f9 Indiana Jones \u00e9chappe de justesse \u00e0 un \u00e9norme rocher roulant. Les Aventuriers de l’Arche Perdue semblent faire partie de notre enfance. On ne peut pas en dire autant de la suite inf\u00e2me de 2008, Indiana Jones et le Royaume du Cr\u00e2ne de Cristal, qui a bris\u00e9 la franchise. (Et un r\u00e9frig\u00e9rateur.) Ainsi, il n’est pas surprenant que le nouveau Indiana Jones et le Cadran de la destin\u00e9e soit une tentative de redressement. Le r\u00e9alisateur James Mangold a repris les r\u00eanes de la franchise de Spielberg pour orchestrer une aventure dans laquelle nous traversons des continents dans une course contre les nazis.<\/p>\n

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Indy est vieux et grincheux, tout comme Ford lui-m\u00eame<\/h3>\n

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En 1969, Indiana Jones (Harrison Ford) est bien au-del\u00e0 de ses jours de chasse au tr\u00e9sor. Tout comme le persona m\u00e9diatique de Ford, Indy est vieux et grincheux : le voisin retrait\u00e9 typique que vous essayez d’\u00e9viter de loin lorsque vous le voyez. Il devient rapidement \u00e9vident qu’il est d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9, peut-\u00eatre m\u00eame d\u00e9prim\u00e9, alors que les papiers de divorce envoy\u00e9s par son amour de longue date, Marion (Karen Allen), sont sur son comptoir. Le jour o\u00f9 il prend sa retraite de son poste de professeur \u00e0 l’universit\u00e9, il est recherch\u00e9 par Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge), sa filleule et la fille de son ami, Basil (Toby Jones), des bons vieux jours de la Seconde Guerre mondiale. Elle est \u00e0 la recherche de l’Antikythera, un relique perdue depuis longtemps d’Archim\u00e8de, qui a conduit son p\u00e8re \u00e0 des d\u00e9lires et qui, selon les rumeurs, m\u00e8ne son utilisateur “dans les crevasses du temps”. En d’autres termes, il offre la possibilit\u00e9 de voyager dans le temps.<\/p>\n

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Mads Mikkelsen : le scientifique nazi, avec des cheveux emo<\/h3>\n

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Un groupe de nazis restants sont \u00e9galement \u00e0 la recherche de l’Antikythera, dirig\u00e9s par le scientifique J\u00fcrgen Voller, amusamment interpr\u00e9t\u00e9 avec des cheveux emo par Mads Mikkelsen. Ils ont besoin de l’appareil pour leurs sinistres desseins nazis, qui impliquent de r\u00e9\u00e9crire la guerre. Par cons\u00e9quent, il n’y a pas d’autre choix (ou plut\u00f4t, pr\u00e9cis\u00e9ment \u00e0 cause de cela, il y en a un) : Indy doit d\u00e9poussi\u00e9rer son c\u00e9l\u00e8bre chapeau, peut-\u00eatre pour la derni\u00e8re fois.<\/p>\n

Le Cadran de la destin\u00e9e est rempli de sc\u00e8nes d’action explosives d\u00e8s le d\u00e9part, d’une bagarre \u00e0 poings nus sur le toit d’un train en mouvement \u00e0 une course effr\u00e9n\u00e9e \u00e0 cheval \u00e0 travers les tunnels du m\u00e9tro de New York. Une poursuite en tuk-tuk \u00e0 travers les rues sinueuses de Tanger est tout aussi captivante, surtout lorsque Helena et Indiana sautent de v\u00e9hicule en v\u00e9hicule, se battant avec les criminels nazis. Mais \u00e0 mesure que les sc\u00e8nes deviennent plus explosives et les enjeux plus \u00e9lev\u00e9s, la r\u00e9alisation penche de plus en plus vers des effets visuels irr\u00e9alistes, tandis que l’ennui s’installe. Le combat final ressemble simplement \u00e0 un jeu vid\u00e9o d’Ubisoft et n’offre rien de visuellement excitant.<\/p>\n

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C’\u00e9tait la chute de Mangold<\/h3>\n

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En effet, Mangold est un tr\u00e8s bon r\u00e9alisateur, capable de r\u00e9aliser de grands films populaires (Ford v Ferrari, 3:10 to Yuma) et m\u00eame de redonner vie \u00e0 la franchise mourante des X-Men avec Logan. Mais son couteau cr\u00e9atif s’est bris\u00e9 dans “Indiana Jones et le Cadran de la destin\u00e9e”. Le style visuel du film est si terne que le film perd toute personnalit\u00e9. Quand Indiana Jones explore le chemin entre des grottes cach\u00e9es \u00e0 la lumi\u00e8re d’une torche dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue, le contraste entre le monde ext\u00e9rieur et la tombe glaciale cr\u00e9e une merveille unique. Mais ici, pratiquement chaque sc\u00e8ne dans l’obscurit\u00e9 est mal \u00e9clair\u00e9e et difficile \u00e0 voir. Et comme beaucoup d’autres blockbusters modernes, Le Cadran de la destin\u00e9e repose sur des coupes rapides qui acc\u00e9l\u00e8rent le rythme des combats d’Indiana avec les nazis, mais la chor\u00e9graphie est \u00e0 peine discernable, donc le spectateur s’ennuie juste d’eux.<\/p>\n

A en juger par la fa\u00e7on dont Harrison Ford a fondu en larmes lors de la premi\u00e8re \u00e0 Cannes en parlant d’Indiana Jones, c’est l’un de ses personnages les plus chers, et il met tout dans la derni\u00e8re sortie pr\u00e9sum\u00e9e du personnage. Indiana Jones navigue dans les sc\u00e8nes \u00e0 haut octane avec une maladresse compr\u00e9hensible en tant qu’homme plus \u00e2g\u00e9, tout en donnant toujours un coup de poing. (A un moment donn\u00e9, il se plaint de ses “vert\u00e8bres qui s’effritent.”) Mais Ford est aussi plein de pathos et sto\u00efque dans les sc\u00e8nes plus calmes du film, comme s’il savait lui aussi qu’\u00e0 son \u00e2ge – aussi aim\u00e9 soit-il – il n’a pas sa place dans un film d’aventure aussi ax\u00e9 sur l’action.<\/p>\n

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Service aux fans avant tout<\/h3>\n

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Comme le film “Spider-Man: No Way Home”, qui r\u00e9unit les pr\u00e9c\u00e9dents Spider-Men pour l’effet nostalgique, c’est une autre suite h\u00e9rit\u00e9e qui sacrifie l’histoire pour des cam\u00e9os fr\u00e9quents, et exploite autant que possible la bonne r\u00e9putation de la franchise. Mangold (qui a co\u00e9crit le sc\u00e9nario avec Jez Butterworth, John Henry Butterworth et David Koepp) parseme maladroitement des clins d’\u0153il aux pr\u00e9c\u00e9dentes aventures d’Indy : une confrontation avec des anguilles de mer profonde donne lieu \u00e0 une blague complice sur leur ressemblance avec des serpents, et l’inutilit\u00e9 de son fouet contre les balles rappelle le combat dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue.<\/p>\n

Et quand il semble que Mangold opte pour un mouvement audacieux \u00e0 la fin de l’histoire, le film se plie \u00e0 un service aux fans larmoyant et se transforme en un adieu incroyablement kitsch qui vise encore \u00e0 servir et \u00e0 reconna\u00eetre les fans, et pour le bien de ce dernier cam\u00e9o, \u00f4te tout le panache macho d’Indiana Jones, pour le dire franchement : il se tire une balle dans le pied. Cette d\u00e9cision refl\u00e8te ce que ces suites encombrantes repr\u00e9sentent en grande partie : elles ne terminent pas une histoire de mani\u00e8re \u00e9pique ou int\u00e9ressante, comme les personnages le m\u00e9riteraient, mais de mani\u00e8re \u00e0 plaire au plus grand nombre, qui se souviennent avec \u00e9motion d’avoir \u00e9t\u00e9 emmen\u00e9s au cin\u00e9ma pour la premi\u00e8re partie par leur grand-m\u00e8re.<\/p>\n

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