{"id":72981,"date":"2023-06-13T19:59:59","date_gmt":"2023-06-13T17:59:59","guid":{"rendered":"https:\/\/thegeek.site\/?p=72981"},"modified":"2023-06-13T19:59:59","modified_gmt":"2023-06-13T17:59:59","slug":"the-flash-un-brillant-voyage-dans-le-temps","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/thegeek.site\/2023\/06\/13\/the-flash-un-brillant-voyage-dans-le-temps\/","title":{"rendered":"The Flash – Un brillant voyage dans le temps"},"content":{"rendered":"
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Il est ironique qu’un film qui a mis tant d’ann\u00e9es \u00e0 arriver sur grand \u00e9cran fasse finalement du passage du temps l’un des th\u00e8mes principaux du film termin\u00e9. Le motif principal du film est le suivant : si vous pouviez courir plus vite que la vitesse de la lumi\u00e8re et remonter physiquement le temps, quels sacrifices seriez-vous pr\u00eat \u00e0 faire pour ceux qui vous sont chers ?<\/p>\n
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Dans les premi\u00e8res images du film, les logos Warner Bros. et DC d\u00e9filent \u00e0 l’\u00e9cran dans diff\u00e9rentes versions historiques, indiquant que ce film est int\u00e9ress\u00e9 par l’interrogation du pass\u00e9 et du pr\u00e9sent. Ceux qui esp\u00e8rent que ce film sera un vestige ultra-s\u00e9rieux du Snyderverse seront d\u00e9\u00e7us, car The Flash est avant tout une com\u00e9die qui s’inspire non seulement des comics, mais aussi de choses qui n’en sont clairement pas, comme Retour vers le futur et la merveilleuse franchise Doctor Strange, pour raconter sa propre histoire multiverselle de ce qui se passe lorsque Barry Allen (Ezra Miller, dont les probl\u00e8mes personnels ont \u00e0 bien des \u00e9gards \u00e9clips\u00e9 la r\u00e9alisation du film) perturbe le continuum spatio-temporel. Le r\u00e9sultat est clairement l’un des meilleurs films DC de ces derniers temps, et un rappel manifestement n\u00e9cessaire qu’un seul sc\u00e9nario solide est plus important que n’importe quel plan d\u00e9cennal promis par un studio, ou que les constants retours en arri\u00e8re qui sont le v\u00e9ritable cancer de l’univers cin\u00e9matographique de Marvel et de DC.<\/p>\n
The Flash a ses probl\u00e8mes, certes, mais il est aussi ind\u00e9niablement divertissant, m\u00eame en d\u00e9pit des scandales d’Ezra Miller, qui ont sans aucun doute \u00e9clips\u00e9 la production, et il est difficile de l’ignorer compl\u00e8tement. Dans l’\u00e9loge du film, Ezra Miller fait de son mieux pour vous faire oublier tout cela en livrant la plus grande performance de sa carri\u00e8re.<\/p>\n
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Barry commence le film en tant que “concierge” autoproclam\u00e9 de la Ligue des Justiciers, nettoyant la “merde” lorsque Bruce Wayne (Ben Affleck) lui demande de l’aide. Le film s’ouvre sur une sc\u00e8ne spectaculaire dans laquelle Barry est appel\u00e9 \u00e0 sauver des civils innocents dans un h\u00f4pital de Gotham en train de s’effondrer ; tandis que Batman poursuit les m\u00e9chants sur sa Batbike dans sa s\u00e9quence d’action habituelle (l\u00e9g\u00e8rement clich\u00e9e), une infirmi\u00e8re et plusieurs b\u00e9b\u00e9s se pr\u00e9cipitent par la fen\u00eatre alors que l’h\u00f4pital s’effondre (ce qui n’est pas un clich\u00e9, c’est le moins que l’on puisse dire).<\/p>\n
Barry l’appelle en plaisantant une “baby shower” et c’est \u00e0 Flash de les sauver et d’\u00e9viter le d\u00e9sastre. La sc\u00e8ne est tr\u00e8s dr\u00f4le, ralentie et \u00e0 travers les mouvements ultra-rapides de Barry, nous le voyons s’introduire dans un distributeur automatique pour augmenter son nombre de calories et lui donner assez d’\u00e9nergie pour sauver les b\u00e9b\u00e9s, qui sont tous dans un niveau de danger irr\u00e9aliste et dramatique (et donc dr\u00f4le). L’un d’eux est sur le point d’\u00eatre poignard\u00e9 en plein vol par des \u00e9clats de verre, un autre est presque empal\u00e9 avec un couteau, et un troisi\u00e8me voit une bouteille pleine d’acide se pr\u00e9cipiter dans l’espace, se dirigeant droit sur elle. Le film est ainsi entr\u00e9 de plain-pied dans le domaine du dessin anim\u00e9, et la solution cr\u00e9ative \u00e0 ce dilemme apparemment impossible semble \u00eatre la seule sc\u00e8ne dans laquelle le sens de l’humour tordu de Muschietti se manifeste pleinement. \u00c0 mon avis, il s’agit de la meilleure sc\u00e8ne de super-h\u00e9ros au ralenti de tous les temps, d\u00e9passant de loin les sc\u00e8nes de Quicksilver, certes impressionnantes, dans les derniers films “X-Men”.<\/p>\n
Malgr\u00e9 son h\u00e9ro\u00efsme, Barry n’est pas satisfait de sa situation actuelle et d\u00e9couvre bient\u00f4t qu’il peut courir si vite qu’il peut faire irruption dans un monde souterrain intemporel, o\u00f9 il se retrouve au milieu d’un \u00e9tonnant “Chrono Bowl”, un amphith\u00e9\u00e2tre englouti contenant une repr\u00e9sentation visuelle de tous ses souvenirs. Bien s\u00fbr, il ne peut s’emp\u00eacher de jouer avec le pass\u00e9, mais Wayne, qui s’y conna\u00eet en mati\u00e8re de perte, avertit Barry de ne pas laisser sa propre trag\u00e9die le d\u00e9finir. Malheureusement pour le monde (et pour lui-m\u00eame), Barry ne prend pas imm\u00e9diatement ce conseil \u00e0 c\u0153ur.<\/p>\n
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Il y a une bonne raison (ou du moins une raison compr\u00e9hensible) pour qu’il joue avec le pass\u00e9 : Barry veut d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9ment remonter le temps pour sauver ses parents. Sa m\u00e8re (Maribel Verd\u00fa) a \u00e9t\u00e9 assassin\u00e9e dans sa maison d’enfance lorsqu’il \u00e9tait enfant, et son p\u00e8re (Ron Livingston) a \u00e9t\u00e9 d\u00e9clar\u00e9 meurtrier et mis derri\u00e8re les barreaux, m\u00eame si Barry sait que son p\u00e8re est innocent. Livingston tire le meilleur parti du peu de temps qu’il a \u00e0 l’\u00e9cran, impr\u00e9gnant son personnage d’empathie et de gentillesse, m\u00eame lorsque sa situation semble totalement d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9e. Verd\u00fa, dans le r\u00f4le de la m\u00e8re de Barry dans les flashbacks, tire \u00e9galement le meilleur parti du peu de temps dont elle dispose, ajoutant une charge \u00e9motionnelle \u00e0 un film qui a une dur\u00e9e de projection importante et o\u00f9 la narration est d\u00e9j\u00e0 primordiale.<\/p>\n
Barry a consacr\u00e9 sa vie d’adulte \u00e0 la lib\u00e9ration de son p\u00e8re, sacrifiant sa propre vie priv\u00e9e et passant des heures \u00e0 \u00e9tudier des livres pour trouver des \u00e9chappatoires possibles. Mais le manque de preuves signifie que les options de son p\u00e8re s’\u00e9puisent rapidement, et Barry ne peut supporter l’id\u00e9e de perdre ses deux parents. Il reprend bri\u00e8vement contact avec Iris West (Kiersey Clemons), une journaliste et ancienne amie d’universit\u00e9 pour qui il a le b\u00e9guin, mais ce film se concentre moins sur la vie amoureuse potentielle de Barry que sur ce qui se passe lorsqu’il brise in\u00e9vitablement la ligne temporelle en essayant de sauver ses parents.<\/p>\n
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La tentative de Barry de changer son pass\u00e9 a de lourdes cons\u00e9quences : il se retrouve dans une ligne temporelle alternative, o\u00f9 il doit contacter son moi de 18 ans (jou\u00e9 par Miller aux cheveux plus longs). Les choses tournent tr\u00e8s mal et lorsque Zod (Michael Shannon) appara\u00eet pour raser la Terre, Barry se rend compte que les choses ne se d\u00e9rouleront pas comme dans les films pr\u00e9c\u00e9dents, car cet univers est tr\u00e8s diff\u00e9rent. Afin de r\u00e9unir la Ligue des Justiciers, il rencontre Bruce Wayne, interpr\u00e9t\u00e9 dans cet univers par le favori des fans, Michael Keaton, qui savoure manifestement l’occasion de reprendre l’un de ses r\u00f4les les plus c\u00e9l\u00e8bres. Keaton peut incarner de multiples facettes de cette version de Batman : burnout aux cheveux longs, h\u00e9t\u00e9ro sto\u00efque avec deux Barry, sauveur r\u00e9ticent, h\u00e9ros d’action et leader inspirant. Il se lie \u00e0 Barry en raison de leurs traumatismes similaires, et ses sc\u00e8nes d’action sont les v\u00e9ritables points forts du film : son Batman \u00e9limine plusieurs soldats d’une mani\u00e8re qui ravira les fans qui attendaient depuis longtemps de voir le Chevalier Noir dans une sc\u00e8ne de combat moderne.<\/p>\n
Il y a de nombreux clins d’\u0153il \u00e0 des r\u00e9pliques et \u00e0 des moments de ses deux films en tant que Bat entre 1989 et 1992, et m\u00eame si certains fans vont sans aucun doute pousser des cris d’extase en pointant l’\u00e9cran (\u00e0 la mani\u00e8re du m\u00e8me DiCaprio) lorsqu’il r\u00e9p\u00e9tera des r\u00e9pliques m\u00e9morables de ces films, il n’est pas toujours judicieux d’utiliser cette version du personnage sur le plan narratif. “Fan service oblige”, c’est vrai… Heureusement, ces allusions et boutades ne g\u00e2chent pas toute l’ambiance, comme c’est le cas dans d’autres films.<\/p>\n
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L’autre personnage principal du film est Supergirl (Sasha Calle), qui apporte au personnage une f\u00e9rocit\u00e9 que nous n’avons jamais vue dans un film d’action. Elle n’a aucune foi en l’humanit\u00e9, mais sait qu’elle et ses nouveaux amis doivent affronter Zod pour sauver la plan\u00e8te. Leur affrontement d\u00e9cisif, qui figure en bonne place dans la bande-annonce, se d\u00e9roule au milieu d’un d\u00e9sert vide, ce qui sugg\u00e8re que Muschietti a \u00e9cout\u00e9 les plaintes du public concernant les dommages collat\u00e9raux caus\u00e9s \u00e0 la ville lors du combat entre Superman et Zod dans Man of Steel de Zack Snyder, et que le r\u00e9alisateur saisit cette occasion pour tenter de donner une autre version des \u00e9v\u00e9nements qui pourrait plaire davantage \u00e0 ceux qui se soucient de ce genre de choses lorsqu’ils regardent un film de super-h\u00e9ros.<\/p>\n
Le r\u00e9alisateur apporte quelques images imaginatives \u00e0 l’action, notamment une longue sc\u00e8ne dans laquelle Barry se rend \u00e0 toute vitesse de sa maison de Central City \u00e0 Gotham au d\u00e9but du film, la cam\u00e9ra tournant lentement autour de Barry au loin alors qu’il se d\u00e9place dans les rues, le monde se pliant autour de lui au fur et \u00e0 mesure qu’il traverse la zone. Bien que le troisi\u00e8me acte soit un peu noy\u00e9 dans les effets CGI, l’inventivit\u00e9 visuelle de Chrono Bowl et la direction cr\u00e9ative de certaines sc\u00e8nes au ralenti contribuent grandement \u00e0 faire du film une exp\u00e9rience agr\u00e9able. L’int\u00e9gration des deux Barry semble transparente : les deux versions de Miller interagissent de mani\u00e8re si naturelle qu’on en oublie presque le travail n\u00e9cessaire pour filmer les sc\u00e8nes.<\/p>\n
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