{"id":72586,"date":"2023-06-03T17:53:49","date_gmt":"2023-06-03T15:53:49","guid":{"rendered":"https:\/\/thegeek.site\/?p=72586"},"modified":"2023-06-03T17:53:49","modified_gmt":"2023-06-03T15:53:49","slug":"asteroid-city-comme-une-peinture-vivante-dandy-warhol","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/thegeek.site\/2023\/06\/03\/asteroid-city-comme-une-peinture-vivante-dandy-warhol\/","title":{"rendered":"Asteroid City – Comme une peinture vivante d\u2019Andy Warhol"},"content":{"rendered":"
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Le film se d\u00e9roule dans une petite ville am\u00e9ricaine du d\u00e9sert, nomm\u00e9e Asteroid City, parce qu\u2019elle a \u00e9t\u00e9 frapp\u00e9e par une m\u00e9t\u00e9orite il y a trois mille ans. La ville abrite un observatoire gouvernemental, mais organise \u00e9galement chaque ann\u00e9e une convention de jeunes astronomes, o\u00f9 les \u00e9l\u00e8ves les plus talentueux du lyc\u00e9e pr\u00e9sentent leurs incroyables inventions scientifiques. L\u2019\u00e9v\u00e9nement de cette ann\u00e9e accueille Augie Steenbeck (Jason Schwartzman), un photographe de guerre veuf, qui emm\u00e8ne avec lui son beau-p\u00e8re grincheux Stanley Zak (Tom Hanks), pour l\u2019aider \u00e0 s\u2019occuper de ses enfants. L\u2019homme tombe amoureux de Midge Campbell (Scarlett Johansson), une m\u00e8re star de cin\u00e9ma voisine, qui a un fils brillant Billy (Jacob Tremblay). Le commandant local, le g\u00e9n\u00e9ral Grif Gibson (Jeffrey Wright) est jou\u00e9 par Jeffrey Wright, le propri\u00e9taire du motel Hank Williams (Steve Carell), le m\u00e9canicien de la ville Johnny Cash (Matt Dillon). Le cowboy chanteur Montana (Rupert Friend) appara\u00eet \u00e9galement. Sandy Borden (Hope Davis) et J. J. Kellogg (Liev Schreiber) ont invent\u00e9 un robot espion (doubl\u00e9 par Bill Murray), qui viennent aussi en tant que parents \u00e0 la convention. Et tout le monde dit ses r\u00e9pliques tr\u00e8s s\u00e9rieusement.<\/p>\n
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Les films de Wes Anderson ont toujours \u00e9t\u00e9 connus pour leur m\u00e9ticulosit\u00e9 et leur esth\u00e9tique \u00e9poustouflante. Asteroid City ne fait pas exception : le r\u00e9alisateur a cr\u00e9\u00e9 un nouveau monde \u00e0 l\u2019\u00e9cran, plein de d\u00e9tails, d\u2019humour et de style. Le film est comme une peinture vivante d\u2019Andy Warhol : vibrante de couleurs et de r\u00e9f\u00e9rences culturelles. L\u2019Am\u00e9rique des ann\u00e9es 1950 vue \u00e0 travers les lunettes d\u2019Anderson est \u00e0 la fois nostalgique et futuriste.<\/p>\n
Cependant, le film ne veut pas seulement nous impressionner par sa forme, mais aussi par son contenu. L\u2019histoire se concentre sur ce qui se passe quand une civilisation extraterrestre entre en contact avec l\u2019humanit\u00e9. Cet \u00e9v\u00e9nement isole les habitants d\u2019Asteroid City du monde ext\u00e9rieur : le pr\u00e9sident ordonne que personne ne puisse quitter ou entrer dans la ville tant que le danger n\u2019est pas \u00e9cart\u00e9. Ainsi, les gens doivent vivre les uns avec les autres pendant un moment. Cela ouvrirait de nombreuses possibilit\u00e9s pour mieux les conna\u00eetre, pour voir comment leurs relations se d\u00e9veloppent ou se brisent, comment des conflits et des alliances naissent entre eux.<\/p>\n
Malheureusement, ces possibilit\u00e9s ne sont pas exploit\u00e9es par Anderson. Le film ne donne pas assez d\u2019espace au d\u00e9veloppement ou aux motivations des personnages. Les personnages restent plus comme des figurants dans l\u2019arri\u00e8re-plan du monde visuel particulier du r\u00e9alisateur. Nous ne ressentons aucun attachement ou int\u00e9r\u00eat pour eux, nous ne pouvons pas nous identifier ou les soutenir. Le film perd ainsi cette charge \u00e9motionnelle et cette tension dramatique qui seraient essentielles pour nous captiver.<\/p>\n
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L\u2019autre gros probl\u00e8me du film est qu\u2019il ne peut pas d\u00e9cider dans quel genre il veut \u00e9voluer. Anderson m\u00e9lange des \u00e9l\u00e9ments de science-fiction avec des rebondissements comiques et des fils romantiques. Cela ne serait pas mal en soi, s\u2019ils s\u2019harmonisaient entre eux. Mais malheureusement ils ne le font pas.<\/p>\n
Les parties de science-fiction sont trop s\u00e9rieuses par rapport \u00e0 la l\u00e9g\u00e8ret\u00e9 et \u00e0 l\u2019ironie des autres parties. La rencontre avec les extraterrestres soul\u00e8ve des questions graves sur l\u2019avenir et la place de l\u2019humanit\u00e9 dans l\u2019univers, qui rendent le reste du film superficiel et insignifiant. Il n\u2019aide pas qu\u2019Anderson n\u2019explique pas pourquoi Asteroid City a \u00e9t\u00e9 choisie comme cible par les extraterrestres.<\/p>\n
Les parties comiques sont trop forc\u00e9es par rapport \u00e0 l\u2019\u00e9l\u00e9gance et au style des parties spectaculaires. Le film est plein de blagues et de situations qui sont plus g\u00eanantes ou ennuyeuses que dr\u00f4les. Par exemple, toute la structure en cadre qui traverse le film : nous voyons qu\u2019un dramaturge (Edward Norton) a \u00e9crit cette histoire comme une pi\u00e8ce (qui ressemble en fait autant \u00e0 un film qu\u2019\u00e0 une pi\u00e8ce), et qu\u2019il joue aussi dedans avec une querelle amoureuse avec une actrice (Margot Robbie). Tout cela ne sert qu\u2019\u00e0 souligner l\u2019artificialit\u00e9 et l\u2019autoc\u00e9l\u00e9bration du film. Anderson semble dire qu\u2019il sait que tout cela n\u2019est qu\u2019un jeu, et que nous n\u2019avons pas \u00e0 le prendre au s\u00e9rieux. Mais alors pourquoi le regarderions-nous ? Pourquoi nous soucierions-nous d\u2019une histoire qui n\u2019a rien \u00e0 voir avec la r\u00e9alit\u00e9 ou les \u00e9motions humaines ?<\/p>\n
Les parties romantiques sont trop clich\u00e9es par rapport \u00e0 l\u2019originalit\u00e9 et \u00e0 la cr\u00e9ativit\u00e9 des parties de science-fiction. Le film est plein de clich\u00e9s et de rebondissements que nous avons vus mille fois dans d\u2019autres films. Par exemple, la relation entre Schwartzman et Johansson ne repose sur rien d\u2019autre que l\u2019attraction physique et le partage parental. Il n\u2019y a pas de lien plus profond ou de conflit entre eux qui rendrait leur romance excitante. \u00c0 la fin du film tout le monde vit heureux pour toujours, comme si rien ne s\u2019\u00e9tait pass\u00e9.<\/p>\n
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L\u2019une des plus grandes attractions du film est sans aucun doute le casting. Anderson a r\u00e9uni ses anciens favoris (Schwartzman, Norton, Swinton, Dafoe etc.), et a attir\u00e9 de nouveaux visages (Hanks, Johansson, Robbie etc.). Les acteurs jouent tous tr\u00e8s bien leurs personnages, et appr\u00e9cient le monde visuel particulier du r\u00e9alisateur. Ils font tous un excellent travail, mais ils ne peuvent pas sauver le film de ses d\u00e9fauts.<\/p>\n
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