{"id":57205,"date":"2022-05-24T20:34:41","date_gmt":"2022-05-24T18:34:41","guid":{"rendered":"https:\/\/thegeek.site\/?p=57205"},"modified":"2022-05-24T20:34:41","modified_gmt":"2022-05-24T18:34:41","slug":"top-gun-maverick-coupe-encore-le-souffle","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/thegeek.site\/2022\/05\/24\/top-gun-maverick-coupe-encore-le-souffle\/","title":{"rendered":"Top Gun : Maverick – Est-ce qu’il nous coupe encore le souffle ?"},"content":{"rendered":"

REVUE DE FILM – Les fans de “Top Gun” attendent depuis plus de trois d\u00e9cennies une suite au film d’action litt\u00e9ralement “de haut vol” des ann\u00e9es 1980. Apr\u00e8s des rumeurs, un long tournage et des ann\u00e9es de retard avec Covid, “Top Gun : Maverick” est enfin l\u00e0 – et il vaut la peine d’attendre.<\/h4>\n

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Comme les avions de chasse \u00e9l\u00e9gants et meurtriers pr\u00e9sent\u00e9s dans le film, celui-ci montre qu’il a \u00e9t\u00e9 con\u00e7u de A \u00e0 Z pour une efficacit\u00e9 maximale. Mais ce n’est pas parce qu’on a parfois l’impression de monter sur des montagnes russes bien con\u00e7ues que les sensations fortes ne sont pas justes ou qu’elles manquent de r\u00e9alisme. Bien que le one-shot en bois soit extr\u00eamement pr\u00e9visible, il parvient tout de m\u00eame \u00e0 \u00eatre l’un des films les plus impressionnants de l’ann\u00e9e gr\u00e2ce \u00e0 une performance professionnelle sanglante de la star Tom Cruise<\/a> et \u00e0 des actions a\u00e9riennes absolument \u00e9poustouflantes. En bref, cette suite offre tout ce que les fans attendaient. Il faut le voir pour le croire.<\/p>\n

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Maverick n’abandonne jamais<\/h3>\n

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Plus de trente ans apr\u00e8s les \u00e9v\u00e9nements du film original, Pete “Maverick” Mitchell (Cruise) est un pilote d’essai de la Navy, qui pousse la prochaine g\u00e9n\u00e9ration d’avions \u00e0 ses limites dans le d\u00e9sert de Mojave. Mais lorsqu’il \u00e9nerve un amiral autoritaire (Ed Harris) en allant un peu trop loin dans ses essais en vol, il semble que Maverick doive prendre sa retraite pour de bon. Mais juste au bon moment, il re\u00e7oit l’ordre de son ancien rival\/amiral Tom “Iceman” Kazansky (Val Kilmer), devenu lui-m\u00eame amiral, de s’inscrire \u00e0 l’\u00e9cole de pilotes de chasse Top Gun et d’utiliser son exp\u00e9rience du premier film pour former un escadron d’\u00e9lite de jeunes dipl\u00f4m\u00e9s pour une nouvelle mission dangereuse. L’un de ces jeunes dipl\u00f4m\u00e9s est Bradley “Rooster” Bradshaw (Miles Teller), fils de l’ancien partenaire de vol de Maverick, Goose, qui est mort dans le film original. Rooster et Maverick ont une histoire compliqu\u00e9e, que le rival de Rooster, l’arrogant “Pendu” (Glen Powell), d\u00e9couvre rapidement et tente de tourner \u00e0 son avantage.<\/p>\n

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Une mission famili\u00e8re de Star Wars<\/h3>\n

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La structure de ce film est presque identique \u00e0 celle du premier : un groupe de pilotes talentueux passe la majeure partie de “Maverick<\/a>” \u00e0 participer \u00e0 des exercices d’entra\u00eenement, \u00e0 se battre pour le pouvoir et la position, et \u00e0 apprendre les comp\u00e9tences dont ils auront besoin plus tard. La diff\u00e9rence la plus significative est la mission finale. Dans l’original, Iceman et Maverick sont litt\u00e9ralement d\u00e9ploy\u00e9s lors de la c\u00e9r\u00e9monie de remise des dipl\u00f4mes pour une mission dont ils ignoraient l’issue. Ici, la mission se d\u00e9roule tout au long du film – chacun sait exactement ce que l’on attend de lui et \u00e0 quel point cela semble impossible. L’objectif est de d\u00e9truire une usine d’uranium fortement gard\u00e9e et non sanctionn\u00e9e avant qu’elle ne soit mise en service. Les pilotes doivent p\u00e9n\u00e9trer dans l’espace a\u00e9rien ennemi, traverser un long canyon \u00e0 une altitude maximale de 30 m\u00e8tres pour \u00e9viter la d\u00e9tection radar, et utiliser des missiles pour r\u00e9aliser ce qui est en fait une “guerre des \u00e9toiles”, en faisant exploser le puits de ventilation d’un bunker souterrain, puis en d\u00e9truisant l’usine avant que quiconque ne s’aper\u00e7oive de leur pr\u00e9sence.<\/p>\n

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C’est comme un film de casse<\/h3>\n

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“Top Gun : Maverick”, les sc\u00e9naristes Ehren Kruger, Eric Warren Singer et Christopher McQuarrie ont fait en sorte que tout cela ressemble \u00e0 un film de casse, avec des images d\u00e9taill\u00e9es du canyon et un terrain d’entra\u00eenement qui en reproduit exactement la disposition. Faire en sorte que les pilotes essaient d’effectuer ce parcours \u00e0 plusieurs reprises est l’une des astuces les plus anciennes de la narration, cr\u00e9ant de la tension et montrant \u00e0 quel point les param\u00e8tres de la mission sont r\u00e9ellement difficiles. En fin de compte, cependant, vous savez o\u00f9 tout cela va vous mener. Vous n’avez probablement pas vu un film de Tom Cruise depuis le Top Gun original si vous pensez que Maverick va rester sur le banc de touche en tant que professeur pendant tout le film et ne pas participer \u00e0 d’autres exercices et missions d\u00e9coiffants.<\/p>\n

En parlant de l’original, la suite n’essaie pas seulement d’imiter la sensation du premier film avec sa structure g\u00e9n\u00e9rale. La sc\u00e8ne d’ouverture est une version modernis\u00e9e de l’intro m\u00e9morable du film de 1986, avec des plans \u00e9vocateurs d’avions se pr\u00e9parant \u00e0 d\u00e9coller de la piste d’un porte-avions et la chanson instrumentale \u00e9pique d’Harold Faltermeyer en fond sonore.<\/p>\n

Pour ceux qui n’ont pas vu l’original depuis longtemps, cette sc\u00e8ne peut sembler \u00eatre une s\u00e9quence d’images construites les unes sur les autres. Mais Joseph Kosinski et le r\u00e9alisateur Tony Scott ont une id\u00e9e tr\u00e8s diff\u00e9rente des d\u00e9tails stylistiques d’un tel film. Le “Top Gun” original \u00e9tait plein de silhouettes et de couleurs vives pour styliser le drame – les acteurs \u00e9taient souvent baign\u00e9s de violet, de rouge et de n\u00e9on et tremp\u00e9s de sueur dans les cockpits et les salles de contr\u00f4le. Scott, dont on a longtemps pens\u00e9 qu’il reviendrait pour r\u00e9aliser une suite avant sa mort en 2012, a donn\u00e9 \u00e0 la sc\u00e8ne d’ouverture une couleur jaune fum\u00e9 presque surr\u00e9aliste – comme si nous regardions une sc\u00e8ne d’Apocalypse Now.<\/p>\n

En revanche, Kosinski est plus attach\u00e9 au r\u00e9alisme – son cin\u00e9ma est fait de noirs profonds, de verts technicolor et de gris sourds. Il s’int\u00e9resse davantage \u00e0 la capture de lignes et de visuels \u00e9pur\u00e9s qu’\u00e0 la mise en valeur de situations par des couleurs flashy. Cette approche plus propre et plus unifi\u00e9e convient \u00e0 la pr\u00e9cision des s\u00e9quences d’action, mais elle donne aussi au reste de Top Gun : Maverick est un peu st\u00e9rile en comparaison.<\/p>\n

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Les deux femmes fatales ont \u00e9t\u00e9 remplac\u00e9es s\u00e9v\u00e8rement<\/h3>\n

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Il est un peu triste de ne plus voir les personnages f\u00e9minins du premier film. Bien qu’il y ait de nombreuses r\u00e9f\u00e9rences au premier film, il est dommage que Meg Ryan, qui avait initialement apport\u00e9 une r\u00e9elle \u00e9nergie ardente et une tristesse bouleversante au r\u00f4le de la femme de Goose dans le premier film, n’apparaisse pas ici. La d\u00e9cision prise par son personnage avant le d\u00e9but du film plane comme un spectre sur la relation entre Maverick et Rooster, et il est facile d’imaginer que ce film aurait pu \u00eatre un grand moment pour l’actrice si elle y avait particip\u00e9. Elle a peut-\u00eatre \u00e9t\u00e9 sollicit\u00e9e mais a refus\u00e9 l’opportunit\u00e9. En 2019, elle a d\u00e9clar\u00e9 au New York Times qu’elle avait refus\u00e9 un r\u00f4le au cin\u00e9ma, il est donc possible qu’elle n’\u00e9tait tout simplement pas int\u00e9ress\u00e9e.<\/p>\n

Cependant, ce qui est un peu plus difficile \u00e0 avaler, c’est que Kelly McGillis, qui jouait l’int\u00e9r\u00eat amoureux de Maverick et l’entra\u00eeneur civil Charlie dans le premier film, n’est pas non plus dans le film et n’appara\u00eet que bri\u00e8vement dans des s\u00e9quences recycl\u00e9es du film de 1986 lors d’une r\u00eaverie en flashback. McGillis affirme qu’on ne lui a pas demand\u00e9 de reprendre son r\u00f4le dans Top Gun : Maverick, et dans une certaine mesure, je peux le comprendre. Ce film traite d’une \u00e9poque diff\u00e9rente de la vie de Maverick, et l’id\u00e9e d’inclure une ex-petite amie dans l’histoire n’\u00e9tait peut-\u00eatre pas tr\u00e8s logique. Il n’en reste pas moins que c’est un peu dommage que deux des principaux personnages f\u00e9minins du film original n’aient pas leur place dans cette suite.<\/p>\n

Mais alors que les femmes qui sont apparues dans Top Gun sont en arri\u00e8re-plan cette fois, l’une d’entre elles, qui n’\u00e9tait que mentionn\u00e9e, fait une apparition r\u00e9elle ici. Jennifer Connelly joue le r\u00f4le de Penny Benjamin, la fille de l’amiral, pour laquelle Maverick avait le b\u00e9guin lorsqu’elle \u00e9tait plus jeune. Penny est aujourd’hui propri\u00e9taire d’un bar \u00e0 San Diego, le Hard Deck, le lieu de rencontre des pilotes de l’\u00e9cole Top Gun. C’est une m\u00e8re c\u00e9libataire qui a une bonne relation avec sa fille adolescente. Malgr\u00e9 les nombreuses escapades amoureuses de Penny avec Maverick au fil des ans, qui se sont sold\u00e9es par des \u00e9checs, les deux hommes ne semblent pas pouvoir s’\u00e9loigner l’un de l’autre. Connelly apporte une chaleur bienvenue et une humanit\u00e9 terre-\u00e0-terre \u00e0 une distribution remplie de personnages plus grands que nature ; une charmante sc\u00e8ne de rendez-vous sur un voilier prouve qu’elle a ses propres int\u00e9r\u00eats et passe-temps, et Maverick a beaucoup \u00e0 apprendre d’elle.<\/p>\n

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Le fil conducteur \u00e9motionnel<\/h3>\n

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“Top Gun : Maverick” tente souvent d’apporter un v\u00e9ritable drame \u00e0 l’histoire – avec plus ou moins de succ\u00e8s. Kilmer, qui a eu d’importants probl\u00e8mes de sant\u00e9 ces derni\u00e8res ann\u00e9es (comme le relate le fascinant documentaire “Val”), revient dans le r\u00f4le d’Iceman, et que vous consid\u00e9riez son retour comme efficace, manipulateur ou une combinaison des deux, c’\u00e9tait une id\u00e9e ind\u00e9niablement puissante et efficace de faire reprendre son r\u00f4le \u00e0 l’acteur dans ce contexte.<\/p>\n

La mort de l’Oie occupe une place importante dans le film, \u00e0 travers de nombreuses vieilles photos et conversations. Rooster parle avec lui de ce qui s’est pass\u00e9, et Maverick dit encore \u00e0 l’antenne “Parle-moi, Goose”, ce qui, \u00e0 lui seul, pourrait suffire \u00e0 faire na\u00eetre une larme dans les yeux de certains spectateurs. Miles Teller donne ici le meilleur travail de sa carri\u00e8re (malgr\u00e9 une \u00e9criture quelque peu incoh\u00e9rente de son personnage). Cependant, bien que Teller et Powell soient tous deux des acteurs charismatiques, la dynamique Coq contre Bourreau qui devient la rivalit\u00e9 centrale du film n’a pas la profondeur des affrontements Maverick contre Iceman du premier film. Les seconds r\u00f4les (Monica Barbaro, Lewis Pullman, Greg Tarzan Davis, Jay Ellis et Danny Ramirez) – comme ceux du film original – n’ont pas assez de temps pour avoir un impact significatif sur l’intrigue.<\/p>\n

Mais il s’agit avant tout d’un film d’action, et je suis heureux de dire que le film s’en sort bien \u00e0 cet \u00e9gard. Paramount s’est donn\u00e9 beaucoup de mal pour souligner que de nombreuses sc\u00e8nes de vol sont tourn\u00e9es de mani\u00e8re r\u00e9aliste, conform\u00e9ment \u00e0 l’obsession de Cruise de faire lui-m\u00eame des cascades qu’aucun autre acteur am\u00e9ricain de premier plan ne tenterait. L’action semble vivante, excitante et immersive, avec pratiquement aucune image de synth\u00e8se, et Kosinski dirige d’une main de ma\u00eetre les sc\u00e8nes d’affrontements simul\u00e9s ou r\u00e9els entre avions de chasse et l’exp\u00e9rience de voler avec ces monstres. Comme une grande partie du film se d\u00e9roule dans les airs, il est crucial que les combats a\u00e9riens soient spontan\u00e9s et fluides, et c’est le cas ; en particulier, la mission finale, r\u00e9elle, a sembl\u00e9 planifi\u00e9e et ex\u00e9cut\u00e9e de mani\u00e8re professionnelle.<\/p>\n

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